Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a organisé, les 2 et 3 avril 2015 à Ouagadougou, un atelier de validation de la stratégie globale d’accès à l’énergie 2015-2018 dans les camps de réfugiés. La rencontre s’est achevée par l’élaboration et l’adoption d’une feuille de route devant permettre aux réfugiés de bénéficier des ressources énergétiques, tout en préservant le biotope dans les régions-hôtes.
A la date du 31 janvier 2015, on a dénombré environ 32 002 réfugiés soit 9 017 familles sur le territoire burkinabè. Plus de 90% des réfugiés vivent dans la zone aride du Sahel. L’implantation de ces camps n’est pas sans conséquence sur l’environnement. En effet, la question de la fourniture de l’énergie domestique dans ces zones a toujours été une préoccupation majeure. Les ressources ligneuses qui constituent le principal combustible sont généralement en proie à une pression sans précédent. Afin de résorber les prélèvements illégaux et la coupe de bois vert par les réfugiés, plus de 700 tonnes de bois sont distribués chaque année dans l’ensemble des ménages. Et c’est pour atténuer cette crise écologique et sociale que le Haut-commissariat des Nations unie pour les réfugiés (UNHCR) a organisé les 2 et 3 avril 2015 à Ouagadougou, un atelier de validation de la stratégie globale d’accès à l’énergie 2015-2018 dans les camps de réfugiés afin de valider le document-cadre dans l’optique de créer un consensus, d’élaborer et d’adopter une feuille de route pour sa mise en œuvre. Selon la représentante de l’UNHCR, Gogo Huktortie, le choix du Burkina Faso comme pays-pilote dans la mise en œuvre de la stratégie globale de l’institution pour l’accès à l’énergie domestique n’est pas fortuit. Il est imputable, selon elle, à l’effort conjugué des partenaires des organisations nationales et internationales, des institutions et du gouvernement burkinabè pour offrir de meilleures conditions de vie aux réfugiés. Elle a indiqué que la stratégie élaborée donne la possibilité de définir les bases adéquates pour une transition vers le développement. Pour le coordonnateur du système des Nations unies, Pascal Karorero, le document de projet vise à éradiquer la vulnérabilité énergétique tant des populations hôtes que des réfugiés afin d’accroître leur capacité de résilience dans la cuisson et l’éclairage.
Le Burkina Faso, un pays d’asile des maliens
Il a affirmé que ce document est une passerelle pour le passage de l’humanitaire vers le développement avec une attention particulière accordée au secteur de l’environnement et de l’énergie domestique, à l’autonomisation des bénéficiaires que sont les réfugiés et les populations-hôtes. « Le Burkina Faso a toujours été un pays d’asile pour les réfugiés maliens », a indiqué M. Karorero qui a réitéré la volonté et la disponibilité du système des Nations unies à œuvrer aux côtés du gouvernement burkinabè pour un accès aux énergies domestiques, une meilleure gestion des ressources naturelles partagées entre les populations-hôtes et les réfugiés dans le Sahel. Le ministre de l’Environnement et des Ressources halieutiques (MERH), Saïdou Maïga a tout d’abord salué les efforts des différents partenaires dans la gestion de cette crise humanitaire. Selon le ministre Maïga, malgré la faiblesse de ces ressources naturelles, les populations du Sahel ont consenti partager avec leurs "frères" maliens ce qu’ils ont. Il a souhaité que cet atelier fournisse des arguments nécessaires pour un arrimage de la vision de UNHCR et de celle de la politique nationale sur l’énergie domestique en milieu rural afin de ne pas créer un déséquilibre environnemental au risque de voir s’aggraver les tensions communautaires sur l’utilisation des ressources naturelles partagées.
A l’issue des travaux, les participants ont dressé une feuille de route sur les actions à entreprendre pour un accès à l’énergie et une gestion rationnelle des ressources naturelles dans le court, le moyen et le long terme.
Donald Wendpouiré NIKIEMA