Le lancement des travaux de l’électrification de Koualou (village frontalier avec le Bénin dans la Kompienga) et de l’opération de délivrance massive d’actes naissance au profit des populations, ont eu lieu, le samedi 4 avril 2015, sous la présidence du ministre en charge de l’énergie, Boubacar Bâ et celui en charge de la sécurité, Denise Auguste Barry.
Conformément à sa mission d’apporter l’électricité jusqu’aux recoins du Burkina Faso, le ministère en charge de l’énergie, à travers le Fonds de développement de l’électrification (FDE), compte connecter Koualou avec le réseau national d’ici à six mois. Pour ce faire, le ministre en charge de l’énergie, Boubacar Bâ, assisté de son collègue en charge de l’administration territoriale, Denise Auguste Barry, a lancé les travaux, le samedi 4 avril 2015. Ils étaient accompagnés du gouverneur de l’Est, Péguy Hyacinthe Yoda et de celui du Centre-Est, Ousmane Traoré. Très grande a été la mobilisation des habitants, qui n’ont pas voulu se faire conter l’évènement. Selon Boubacar Bâ, l’électrification de Koualou vise à intensifier le développement des infrastructures électriques dans les localités rurales et à faire de l’énergie, un des secteurs-clés de soutien à la croissance économique. En plus de l’énergie qui sera apportée à près de 800 personnes, l’électrification de Koualou permettra l’essor d’activités rémunératrices de revenus et partant, du développement de la zone, a ajouté M. Bâ. Il a exhorté la nouvelle commission ad hoc mise en place pour l’électrification de Koualou et les populations, à une utilisation rationnelle de l’énergie et le paiement régulier à bonne date de leurs factures. Le ministre a, en outre, expliqué que les travaux spécifiques concernent la construction d’une ligne électrique Moyenne tension (MT) de 22 km depuis Nadiagou (poste de police frontalière) et l’implantation de deux postes de transformation de 100 kVA permettant d’alimenter 130 abonnés d’ici à septembre 2015, à travers un réseau de distribution basse tension d’une longueur de 9, 4 km. Boubacar Bâ a aussi annoncé les raccordements successifs de dix autres localités rurales grâce à la taxe de développement de l’électrification rurale. Le chef du village et le préfet de Pama, Sidnooma Guiguimdé, ont salué le début de la concrétisation d’une promesse faite le 27 décembre 2014 par Denise Auguste Barry, lors de son dernier passage à Koualou. Ils disent avoir également foi quant à la normalisation de l’école primaire de Koualou, la construction d’un collège d’enseignement général et l’ouverture d’une voie vers le village de Niourgou.
Quid du litige frontalier ?
Dans l’immédiat, les deux ministres ont remis au nom du gouvernement, dix tonnes de vivres et une ambulance pour faciliter les évacuations sanitaires. Saisissant l’occasion, le ministre en charge de l’administration territoriale a lancé l’opération de délivrance massive d’actes de naissance au profit des populations burkinabè, décidée par les autorités de la Transition.
Il a remis symboliquement des actes à cinq personnes tout en les invitant à se faire délivrer à la mairie, des cartes nationales d’identité burkinabè.
Quelles peuvent être la portée de tels investissements quand on sait que le Burkina Faso et le Bénin se sont référés en 2009 à la Haye pour trancher le litige qui les oppose dans le contrôle de Koualou et de ses 3 000 habitants ?
Pour le ministre Barry, «l’accord de compromis» signé à propos de cette «zone à statut particulier» n’interdit pas des investissements au profit des populations, pourvu qu’ils se fassent «de façon concertée» entre les deux parties.
«Il ya eu un comité mixte de gestion concertée de cette zone qui s’est tenu, il y a quelques semaines au Bénin.
Tous ces aspects (investissements) ont fait l’objet d’évocation là-bas et nous investissons de façon concertée avec nos homologues du Bénin», a assuré M. Barry.
Il a aussi indiqué que l’établissement des documents d’identités permettra éventuellement aux populations de voter et de normaliser leur «situation de précarité juridique».
Junior Mathieu LANKOANDE
Tilado Apollinaire ABGA
----------------------------------------------------------------------
Yacouba Camara, DG du FDE
«La Taxe de développement de l’électrification est un prélèvement sur le kwh produit et acheté par les clients, dont une partie est retenue pour servir uniquement aux investissements en matière d’électrification rurale. C’est dans ce cadre qu’intervient l’électrification de Koalou qui fait partie de la politique générale d’électrification des localités frontalières qui se sentent très souvent oubliées ou délaissées. Je voudrais remercier l’ensemble du gouvernement, plus particulièrement le ministre des Mines et de l’Energie et celui de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité pour avoir autorisé cette électrification, qui, un tant soit peu, contribuera de façon fondamentale et sensible à l’amélioration des conditions de vie des populations de Koualou. Ça va impulser le développement de la région par la création d’activités rémunératrices de revenus. Les coûts approximativement se situent autour de 400 millions de FCFA avec un délai d’exécution d'environ six mois».