L’assemblée intérimaire du Burkina Faso a adopté mardi un nouveau code électoral qui interdit aux partisans du président déchu Blaise Compaoré de participer aux scrutins d’octobre, a constaté un correspondant de l’AFP.
Le projet de loi, qui dans sa dernière mouture rend "inéligibles" les personnes ayant "soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l’alternance démocratique", a été voté par 75 voix pour, 10 contre et 3 abstentions.
Ce texte, adopté dans l’euphorie générale, fait référence à la tentative de révision de la Constitution fin octobre par Blaise Compaoré afin de se maintenir au pouvoir, qui avait finalement causé sa chute.
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti présidentiel très minoritaire à l’assemblée où l’ancienne majorité ne compte que 10 sièges, a prévenu qu’il s’opposerait "vigoureusement", seul ou avec les "forces politiques et sociales alliées", au vote du projet de loi.
Des appels à manifester mardi ont été lancés par des organisations de la société civile soutenant M. Compaoré contre ce projet. D’autres
contre-manifestations ont été lancées par des associations soutenant la transition.
De légères échauffourées ont opposé mardi matin quelques poignées de manifestants, massés à un rond-point de Ouagadougou, à la police, qui les a dispersés.
Une demi-douzaine de proches de l’ex-président Blaise Compaoré, dont trois anciens ministres, ont été arrêtés lundi et mardi au Burkina Faso, selon le CDP et plusieurs sources sécuritaires.
"On ne sait pas ce qu’on reproche" aux trois ministres, a déclaré Léonce Koné, le chef du CDP, qui a dénoncé un "harcèlement" des autorités contre son camp.
Lundi, le ministre de la Sécurité Auguste Denise Barry a "mis en garde" les "instigateurs de troubles", menaçant d’interpellation toute personne "coupable de trouble à l’ordre public, d’atteinte à la sécurité des personnes et d’atteinte à la sûreté de l’Etat".
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