Le délibéré du dossier sur les cannettes périmées qui incriminait le groupe Ouédraogo Boureima et frères (OBOUF) est intervenu, le vendredi 3 avril 2015 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Ainsi, le président du conseil d’administration, Boureima Ouédraogo et le directeur général du groupe, Noufou Ouédraogo écopent de 12 mois de prison ferme, plus, une amende de 10 millions de FCFA chacun.
Le Tribunal de grande instance de Ouagadougou a reconnu la société OBOUF S.A, Boureima Ouédraogo, son président du conseil d’administration (PCA) et le Directeur général (DG), Noufou Ouédraogo, coupables de faits de tromperie aggravée du consommateur qui leur sont reprochés dans l’affaire des boissons périmées.
Il a en outre qualifié de complicité de tromperie, les faits reprochés au technicien tunisien, Ferchichi Rached. Les dix autres interpellés ont été relaxés au bénéfice du doute. En répression, le PCA et le DG ont été condamnés à une peine d’emprisonnement de douze mois fermes et une amende de 10 millions de FCFA chacun. Quant à la société OBOUF S.A, elle est condamnée à une peine d’amende ferme de 10 millions de FCFA.
Le technicien tunisien s’en sort avec trois mois de prison ferme et une amende de 5 millions de FCFA. Le tribunal a ordonné la publication du jugement, aux frais des condamnés dans les quotidien Sidwaya et l’Observation Paalga, deux fois par semaine, soit une publication par semaine chacun et ce, pendant un mois. Le retrait des cannettes de boissons Coca-cola, Fanta et sprit du marché burkinabè, aux frais des condamnés a été ordonné.
La requête de l’Etat rejetée
La constitution de partie civile de l’Etat burkinabè a été rejetée comme étant mal fondée au fond. Quant à la Ligue des consommateurs et Coca-cola Company qui se sont également constitués parties civiles, le groupe OBOUF S.A, Boureima Ouédraogo, Noufou Ouédraogo et Ferchichi Rached ont été condamnés à leur payer respectivement les sommes de 15 millions de FCFA et de 1 F symbolique à titre de dommages et intérêts. Ils sont en outre condamnés à payer 375 000 FCFA à la Ligue des consommateurs et la même somme à Coca cola Company au titre des frais exposés et non compris dans les dépenses.
La Ligue des consommateurs compte poursuivre des enquêtes pour savoir depuis quand le groupe OBOUF menait ces activités de falsification. «La falsification a été reconnue dès le début. Lorsque la police est allée sur le dépôt, elle a trouvé une vieille machine. Cela veut dire qu’elle a servi à falsifier des produits», a laissé entendre Gilbert Hien Somda.
Quant à l’avocat de Coca-cola Company, Guy Hervé Kam, il dit ne pas être satisfait de la décision car a-t-il indiqué, le tribunal n’a pas ordonné l’exécution provisoire pour ce qui concerne le retrait des produits du marché. «Si nous ne prenons pas des dispositions particulières, les produits peuvent encore rester sur le marché.
C’est OBOUF qui a le réseau de distribution et dès que la décision est frappée d’appel, même le retrait est suspendu. Dans ces conditions les produits peuvent rester encore sur le marché pendant un certain temps», a-t-il déploré.
Adama SEDGO