C’est en principe cet après-midi que doit intervenir l’examen et le vote du projet de loi portant révision du Code électoral.
Un texte qui fait des gorges chaudes depuis plusieurs jours, au point que certains menaçaient d’aller incendier le Conseil national de la Transition (CNT) si le vote devait être maintenu.
Et d’autres de rappeler le blocus, il n’y a pas si longtemps que ça, de l’Assemblée nationale avant le vote litigieux de la révision de l’article 37 de la Constitution, le 30 octobre dernier.
On sait ce qui est advenu dudit projet.
Mais cette fois-ci, les insurgés ne sont pas ceux qu’on pense et ils se recrutent dans les rangs de ceux qui avaient partie liée avec l’ancien régime et que la fameuse révision vise à écarter.
En effet, les points de controverse du projet de loi sont ceux portant sur les amendements des articles 135, 166 et 242 du Code électoral qui en clair écartent des élections à venir : tous les conseillers municipaux de l’ex-majorité ; les maires, les conseillers régionaux, les députés de l’ex-majorité ; les anciens membres du gouvernement déchu ; les militaires et les magistrats en activité, en disponibilité, en détachement ou à la retraite ou ayant démissionné depuis moins de 5 ans avant la date de candidature ; ainsi que tous les Burkinabè qui ont soutenu le projet de modification de l’article 37 et revoient à la hausse la caution.
Le texte sera-t-il adopté ? Va-t-il finalement «exclure» certains candidats comme ceux militaires qui sont déjà dans les starting-blocks pour la présidentielle 2015 ?
Hier dans la soirée, toutes les composantes signataires de la Charte se sont retrouvées au CES sur le sujet. Il a été question au cours de cette rencontre des ajustements apportés au projet de loi, apprend-on. Mais de quels ajustements parle-t-on ?
Difficile de le savoir, car personne n’en a pipé clairement mot hier nuit. Il s’agirait en tout cas, selon certaines sources, d’aller au-delà des membres du dernier gouvernement du régime Compaoré pour écarter de la présidentielle, « tous ceux qui ont soutenu ouvertement le projet de révision de l’article 37 ».
Mais dans la pratique comment cela va s’opérer ? Chacun pourra être candidat, ce sera au juge constitutionnel de juger de la validité étant entendu que c’est celui qui accuse l’autre d’avoir soutenu ouvertement le déverrouillage de l’article 37 qui devra en apporter les preuves, nous explique Me Guy Hervé Kam.
Selon le porte-parole des composantes, François Ouindlassida Ouédraogo, ils ont estimé qu’il était temps qu’ils puissent se « retrouver et échanger pour convenir de leur engagement à soutenir la Transition jusqu’en son terme c’est-à-dire jusqu’à l’organisation d’élections libres, transparentes, équitables et justes ».
Une coordination a été mise en place pour y veiller et une déclaration y afférente devrait être publiée plus tard dans la soirée.
Pendant ce temps, L’Obs SMS (*335#1#) nous apprenait l’arrestation de Salia Sanou, l’ancien maire de Bobo, d’Adama Kiéma (membre du comité de soutien à la candidature de Djibrill Bassolet) et de Salam Dermé (CDP) pour des raisons de sécurité. Ambiance.
La Rédaction