Des organisations de consommateurs, ont organisé une conférence de presse, le vendredi 3 avril 2015 pour saluer le dénouement du procès de l’affaire des boissons périmées. Ils ont annoncé par ailleurs avoir saisi 18 000 autres cannettes dont les dates de péremption sont en passe d’expier.
«Le droit a été dit et nous sommes pleinement satisfaits du verdict du procès contre la société OBOUF, dans l’affaire des boissons périmées» a, d’emblée, déclaré le porte-parole des organisations de consommateurs, Daniel Dah Hien, par ailleurs président par intérim de la Ligue des consommateurs du Burkina lors du face à face avec la presse, quelques heures après le verdict. Pour lui, plusieurs leçons peuvent être tirées à la lumière du verdict. La première est qu’il est temps d’adopter la loi unique de protection des consommateurs qui prévoit ce genre d’infraction. «Depuis 1998, un projet de loi a été déposé auprès des cabinets des présidents d’Assemblée et des ministres en charge du commerce, en vain jusque là», a-t-il déploré. L’autre enseignement est la prise de conscience des consommateurs de leur rôle dans la protection de leurs droits. «Désormais, les consommateurs ne doivent plus subir les produits que des opérateurs économiques veulent bien mettre sur le marché et ceux-ci hésiterons à vendre des produits impropres», a-t-il notamment soutenu. Pour preuve, il a annoncé que trois distributeurs de cannettes ont pris attache avec l’organisation des consommateurs pour signaler qu’ils ont importé 18000 cannettes, dont la date de péremption est presque arrivé mais ils s’inquiètent des conséquences sur la santé ou de subir à leur tour d’éventuels procès. Aussi, les organisations de consommateurs invitent les populations à boycotter les produits coca cola tant que les cannettes incriminées ne sont pas retirées du marché. Peut-on alors s’attendre à une avalanche de procès contre les opérateurs économiques indélicats ? a interrogé un journaliste. «Nous ne cherchons pas forcément de procès mais des tribunes pour informer le consommateur car seul lui peut faire renoncer les producteurs qui ne tiennent pas compte de son bien-être», a répondu M. Dah Hien. Les journalistes ont également interrogé les conférenciers sur l’utilisation qui sera faite des 15 millions FCFA versés à Ligue des consommateurs qui s’était constitué partie civile au procès. Selon le porte-parole, cette somme va servir à alimenter un fonds d’éducation des consommateurs. «Nous avons besoin de visibilité dans les organes de presse pour entretenir les consommateurs sur leurs droits et devoirs et sur les bonnes pratiques», a-t-il ajouté. D’autres questions comme la pénurie d’essence et l’accentuation des délestages ont aussi été évoquées. Le porte-parole des organisations de consommateurs a estimé qu’il était inadmissible que le pays soit paralysé suite à un mouvement d’humeur des routiers. «Comment est-il possible que tout le pays soit privé d’électricité à cause d’un saut d’humeur des routiers ? Des états généraux de l’électricité doivent se tenir pour en finir avec ce genre de problèmes» a-t-il conclu. Concernant l’épidémie de la grippe aviaire, les organisations de consommateurs invitent ces derniers à éviter de manipuler de la volaille et les autorités à prendre toutes les dispositions pour endiguer l’épidémie. Parmi, les organisations présentes à la conférence de presse, il y avait la Ligue des consommateurs du Burkina, Vigi-consommateurs, l’Association des consommateurs du Burkina Faso, l’Organisation des consommateurs du Burkina.
Nadège YE