Relecture du code électoral : le CDP contre l’amendement d’exclusion

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Publié le lundi 6 avril 2015 | aOuaga.com

© aOuaga.com par Séni Dabo
Relecture du code électoral : le CDP contre les dispositions d`exclusion
Lundi 6 avril 2015. Ouagadougou. Stade du 4-Août. Le directoire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) a animé une conférence de presse pour exprimer leur rejet des dispositions d`exclusion que le Conseil national de la transition (CNT) veut introduire à la faveur de la relecture du code électoral

Le directoire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) a animé une conférence de presse le 6 avril 2015 à Ouagadougou. Celle-ci a porté sur le rejet par le parti des dispositions d’exclusion de certains acteurs du jeu politique que le Conseil national de la transition veut introduire à la faveur de la relecture du code électoral.

C’est, en principe, demain 7 avril que le Conseil national de la transition (CNT) vont examiner en séance plénière le projet de révision du code électoral introduit par le gouvernement. Mais avant le jour-J, cette relecture est au centre des débats à cause des dispositions d’exclusion de certains acteurs du jeu politique, notamment les élections générales de cette année. Il s’agit des militaires en disponibilité, à la retraite et des membres du dernier gouvernement ayant soutenu le projet de modification de l’article 37 de la Constitution. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) fait partie de ceux qui sont farouchement contre l’exclusion envisagée. Le président du directoire de ce parti, Léonce Koné, l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse animée le 6 avril à Ouagadougou.Dans sa déclaration liminaire, il a fait savoir que le CDP exprime "de la façon la plus nette et la plus ferme" les "initiatives qui sont prises actuellement au sein du Conseil national de transition pour introduire dans le code électoral de notre pays une disposition tendant à rendre inéligibles les membres du dernier gouvernement du régime du président Blaise Compaoré sous le prétexte qu’ils ont participé à l’adoption par le Conseil des ministres du projet de loi portant modification de l’article 37 de la Constitution". Pour Léonce Koné, l’amendement de l’article 135 du code électoral pour introduire la disposition stipulant que "sont inéligibles ... tous les membres du gouvernement déchu qui ont adopté le projet de révision de l’article 37 de la Constitution du 2 juin 2015", est une "violation flagrante et grossière de plusieurs dispositions de la Constitution de notre pays". En plus de la loi fondamentale, l’amendement, de l’avis de Léonce Koné, bat aussi en brèche les principes et les valeurs de la charte de la transition qui prône l’inclusion. Foi de Léonce Koné, tous ceux qui veulent exclure certains acteurs du jeu politique craignent le vote du peuple et ont choisi "de le contourner par des artifices contraires aux règles universelles et élémentaires de la démocratie". Au regard de tout ce qui précède, l’ex-parti au pouvoir dit ne pas être d’accord et entend "s’opposer vigoureusement aux initiatives liberticide" du CNT à qui il dénie d’ailleurs toute légitimité pour exclure qui que ce soit du jeu politique. "Si nos partis ou leurs membres ont commis une faute politique, c’est au peuple burkinabè qu’il appartient d’en tirer les conséquences à l’occasion des élections générales", a fait savoir le président du directoire.
Dans les réponses aux questions, Léonce Koné a précisé davantage sa pensée sur l’opposition vigoureuse au projet en disant que leurs actions respecteront la loi. Il a également fait savoir qu’il n’est pas question de boycotter la séance du 7 avril du CNT. Les 10 représentants de l’ex-majorité présidentielle qui y siègent ont reçu la consigne de voter non. Il n’est pas également question pour l’ex-parti au pouvoir de boycotter les élections générales même si la loi venant à être adoptée avec l’amendement querellé.

Séni DABO