Au fil des ans, le Festival Rendez-vous chez nous s’affiche comme un espace de démocratisation des arts de la rue sous toutes leurs formes. Cette année, cet évènement s’est déroulé du 7 au 17 février 2013, à Ouagadougou et dans ses environs. Pour cette 4e édition, les organisateurs ont eu tout le mal du monde à réunir les moyens nécessaires pour arriver à leur fin.
Que faut-il pour que les bailleurs de fonds et les partenaires locaux s’intéressent aux activités réalisées par des burkinabè ? C’est en substance la question que s’est posé Boniface Kagambéga, directeur du Festival « Rendez-vous chez nous », lors de la conférence de presse de lancement de la manifestation qui occupe agréablement nos rues depuis plusieurs années maintenant. Pour sa 4e édition, l’Association Arts, Clowns, Marionnettes et Musiques Dans Nos Rues (ACMUR), structure organisatrice du festival n’a reçu aucun financement des autorités en charge de la culture au niveau national et de nombreux autres partenaires qui l’avait accompagnée lors des précédentes éditions. Malgré cet état des choses, la manifestation s’est tenue avec les moyens de bords.
Comme pour toutes ses éditions, le festival a eu des dates marquantes. A Bobo-Dioulasso et à Boromo, les festivaliers ont pu voir la manifestation dans les artères de leurs villes, du 7 au 16 février. A Ouagadougou et ses environs, les différents espaces qui lui ont été dédiés ont été ouverts aux populations du 13 au 16 février. Auparavant et pour lancer ses activités, la parade qui commémore, chaque année, le début des activités, est partie de l’Institut Français pour aboutir à Gounghin nord (à la place de la femme) le samedi 9 février, à partir de 9h.
Le festival « Rendez-vous chez nous » ne dérogea pas à ses règles de base que sont la rencontre des activités et des populations de nos villages malgré la modestie des moyens à sa portée. Pour amener les populations à s’intéresser à cette manifestation, la médiation et l’éducation artistique sont les deux activités principales que ACMUR réalise en amont. Les médiateurs vont à la rencontre des autorités coutumières et politiques, et aussi des populations pour leur expliquer le projet. Plus de six villages autour de Ouagadougou ont accueilli le festival. A l’orphelinat de Loumbila, les artistes dont le parrain artistique Alif Naba ont égaillé les enfants de leurs savoir-faire.
A Komsilga, petite localité dont le maire était le parrain de cette édition, et l’Institut Français de Ouagadougou et dans le quartier Gounghin ont été les différents lieux qui ont accueillis les spectacles et les activités instituées à cette édition. Pour cette 4e édition, pour laquelle aucun partenaire financier local n’a daigné apporter une contribution quelconque, ce sont 29 compagnies venues de la France, de la Suisse, de l’Espagne du Bénin, du Ghana, du Mali, de la Guinée Conakry, de la Belgique et du Burkina Faso et 12 groupes de musique qui ont égaillé les participants.
Le thème général de cette édition était : « Place de l’artiste dans la prévention des conflits ». Un sous-thème qui est « Qu’est-ce qu’un artiste ? » a fait l’objet d’une conférence à l’Institut Français de Ouagadougou.
Des formations en confection de marionnettes, en scénographie, en tricotage, et des résidences de création ont aussi permit aux artistes de se frotter et de s’enrichir en expérience et à la projection de réalisation de projets communs. Les impacts de cette manifestation étant très importantes, le directeur du festival en appelle aux structures qui peuvent apporter de l’aide aux organisations culturelles locales à plus d’engagement, surtout, pour la 5e édition de « Rendez-vous chez nous ».