La troisième édition du Forum national des femmes a eu lieu du 13 au 15 septembre 2012 à Ouagadougou. Ce fut pour les femmes une occasion de dialogue et de concertation avec les autorités. C’est dans ce cadre que le président du Faso, Blaise Compaoré, a rencontré les femmes le 15 septembre 2012 afin de les écouter pour une meilleure prise en compte de leurs préoccupations. Cette rencontre, ultime phase du forum, a permis de faire des recommandations.
Même si les problèmes des femmes sont connues, les énumérer ne serait pas une lapalissade. Ainsi donc, à l’occasion du troisième forum national des femmes, la grande composante de la population du Burkina Faso a échangé avec le chef de l’Etat pour avoir des solutions à leurs préoccupations quotidiennes. Les représentantes des femmes des 13 régions se sont succédé sur le podium pour égrener les difficultés propres à chaque région.
Au nombre de ces difficultés, étaient récurrentes les questions ayant trait à la santé, à l’éducation et à l’accès des femmes à la terre. Spécifiquement, les femmes de la région de l’Est ont posé un problème d’ordre sécuritaire. En effet, selon la représentante de l’Est, les femmes sont exposées aux braquages et au viol dans la région. En tout cas, les femmes souhaitent que leurs doléances soient prises en compte d’ici le prochain forum national des femmes. Blaise Compaoré, président du Faso, après avoir écouté les femmes, estime que leurs revendications sont tout à fait légitimes. C’est ainsi qu’il a souligné que l’intégration des besoins des femmes dans les actions prioritaires de développement économique et social a été toujours au centre des stratégies et des politiques sectorielles générales du gouvernement. Blaise Compaoré estime qu’il est heureux et pertinent que le thème du forum porte sur la « Prise en compte des femmes dans la mise en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) ». En ce qui concerne le volet accès aux facteurs de production, le président du Faso estime que de nouveaux horizons doivent être ouverts pour permettre une autonomisation économique des femmes. Blaise Compaoré trouve qu’au-delà des réformes foncières et du redéploiement du crédit, l’édification des pôles de croissance régionaux et périurbains offrira des plateformes de production intégrée, ouvertes aux femmes et assorties d’un mode de fonctionnement qui lève les contraintes liées au droit à la terre et à l’accès au crédit. Pour terminer, le président du Faso a affirmé que l’émergence du Burkina Faso doit s’appuyer non seulement sur la participation effective et efficace des femmes aux grands chantiers mais aussi sur l’amélioration significative de leur statut social. Au cours des 72 heures qu’a duré le forum, les femmes ont été édifiées sur les actions à entreprendre pour une amélioration de leur situation. Les 2 000 participantes ont émis des recommandations dans plusieurs domaines.
Ainsi donc, elles ont souhaité une application des textes régissant la gestion foncière afin de lever les obstacles éventuels à l’accès des femmes à la terre. Dans la même lancée, les femmes ont souhaité la mise en place d’un fonds d’appui à l’entrepreneuriat féminin doté de 25 milliards de F CFA d’ici à 2014. Toujours au niveau des recommandations, les femmes ont demandé l’implication des hommes dans la promotion du genre, de la santé de la reproduction et la lutte contre la mortalité maternelle à travers la mise en œuvre d’une feuille de route sur la santé. Ainsi ont-elles plaidé pour l’acquisition des équipements de pointe dans les hôpitaux publics pour permettre le dépistage précoce des cancers et leur prise en charge. Les femmes ont souhaité une amélioration du positionnement de leur ministère de tutelle dans l’ordre protocolaire gouvernemental en raison de l’importance de sa mission. Au sortir de ce forum, les femmes ont souhaité que les doléances soient conjuguées au passé au forum prochain. Pour clore le forum, un dîner a été offert par le couple présidentiel aux femmes venues des 13 régions du Burkina.