Le Ministère de ressources animales et halieutiques a organisé le 19 février 2013 à Koudougou, un atelier régional d’information et d’échange sur les conflits relatifs à l’exploitation des ressources naturelles. Un atelier qui a vu la participation de tous les acteurs du monde rural et de l’administration de la région du Centre-Ouest, du Naba Tigré de Nanoro, et coparrainé par les ministres de la Justice, garde des sceaux, Dramane Yaméogo et de l’Action sociale et de la solidarité nationale, Alain Zoubga.
L’atelier de Koudougou avait pour objectif, le renforcement de la paix sociale, à travers des sessions de formation au profit des acteurs-clés de la région du Centre- Ouest, en vue de la gestion des conflits entre les acteurs du monde rural.
« La valorisation des activités du monde rural passe par la prévention des conflits entre exploitants des ressources naturelles » ; c’est sur ce thème que l’atelier régional d’information et d’échange s’est penché pour former et sensibiliser les acteurs de la région du Centre- Ouest à la gestion des conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles. A l’entame de la cérémonie, le patron de la rencontre, sa Majesté le Naba Tigré de Nanoro, a témoigné sa reconnaissance aux autorités nationales d’avoir pris cette situation de fait en compte. Il a longuement intervenu à travers des conseils au profit des acteurs. Et selon lui, en plus de l’agriculteur et de l’éleveur, il y a le chasseur qui n’est pas aussi blanc comme neige dans les conflits. C’est pourquoi, il a suggéré qu’il soit pris en compte dans la sensibilisation. Quant aux coparrains, ils ont tour, à tour intervenu chacun dans le sens d’apporter leur contribution à la recherche de solutions durables et définitives à ces conflits qui endeuillent sans cesse, de nombreuses familles. Cette session d’information et de sensibilisation, placée sous la présidence du ministre des Ressources animales et halieutiques, Tinga Jérémie Ouédraogo, a connu la participation effective des autorités politiques, religieuses et coutumières, car tous concourent à la résolution des conflits, en commençant par la concertation au niveau communal.
Dans son allocution d’ouverture, le ministre Tinga Jérémie Ouédraogo a déclaré que l’exploitation des ressources naturelles dans notre pays, que ce soit pour l’élevage, l’agriculture, l’exploitation minière et forestière, constitue chaque année, une préoccupation majeure. Aussi, globalement, le Burkina Faso enregistre environ 700 conflits par an entre agriculteurs et éleveurs liés à l’exploitation des ressources naturelles, a t-il ajouté.
Ces conflits entre agriculteurs et éleveurs, propriétaires terriens et miniers « agro business » autour de l’accès au foncier, ou à l’exploitation des ressources naturelles sont donc de plus en plus nombreux et violents.
Il a aussi souligné l’existence des textes en vigueur sur le foncier rural. Il s’agit notamment de la loi portant Réorganisation agraire et foncière (RAF) de la Loi d’orientation relative au pastoralisme (LORP) du code forestier et de la loi d’orientation relative à la gestion de l’eau. Ces dispositifs juridiques fixent les principes fondamentaux pour la gestion durable et paisible des ressources naturelles auxquels il faut se référer pour rester dans la légalité.
Il a ensuite évoqué les conflits liés à l’inexistence de pistes à bétail, au rétrécissement des espaces de pâture et à l’insuffisance des points d’eau.
Selon lui, le souhait du président du Faso pour la tenue de ces ateliers régionaux, est d’engager des discussions, de diagnostiquer les maux et les faiblesses qui sont les causes des déchirements entre les communautés utilisateurs du même espace. Ces rencontres d’échange et de partage visent surtout à trouver des solutions pour mieux prévenir, gérer et réduire considérablement, ces conflits. Le ministre est revenu sur l’objet global de cet atelier, à savoir la contribution au renforcement de la paix sociale, à travers des sessions de formation/ information sur la prévention et la gestion des conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles, au profit des acteurs-clés des régions. Pour lui, cet atelier se veut être d’une part, une tribune pour informer les participants des textes législatifs et réglementaires régissant l’exploitation des ressources naturelles et d’autre part, échanger avec les participants sur l’ampleur de ces conflits et trouver surtout des solutions participatives de prévention et de gestion des conflits liés au foncier.
Au cours de cette cérémonie, le Ministère des ressources animales et halieutiques a procédé à la remise symbolique de chèques du Fonds de développement de l’élevage (FODEL) à des acteurs du sous- secteur de l’élevage de la région du Centre- Ouest. La remise de ces chèques porte le montant octroyé par le Fonds de développement de l’élevage (FODEL) à vingt neuf millions (29 000 000) de F CFA aux acteurs de la région du Centre-Ouest pour mener des activités d’élevage dans les secteurs de l’embouche bovine (23 500 000) F CFA, de l’embouche ovine (500 000) F CFA, de l’embouche porcine (2 394 500) F CFA et la production du lait (3 000 000) F CFA. Il a également financé la construction d’un forage pastoral pour les acteurs de la région et a programmé la construction d’un autre, cette année 2013.