L’Assemblée nationale (AN) du Burkina Faso a organisé, du 19 au 20 février 2013 à Ouagadougou, un séminaire de formation au profit de journalistes venus des quatre points du pays. Placé sous le thème « la communication au cœur de la Ve législature : ouverture et transparence parlementaire », le séminaire avait pour objectif de mieux outiller les journalistes pour une meilleure compréhension de l’action parlementaire, de l’histoire et du fonctionnement de l’Assemblée nationale.
C’est dans une salle de conférence archicomble du Centre national des archives que s’est déroulé le séminaire de formation. Né de la volonté du président de l’Assemblée nationale (AN), Soungalo Apollinaire Ouattara qui entend faire de la communication un pilier fondamental de la gouvernance parlementaire, ce séminaire a regroupé une centaine de journalistes issus de la presse nationale et étrangère. Dans son discours d’ouverture de la formation, le président de l’Assemblée nationale a salué le monde des médias pour sa contribution à la sensibilisation des citoyens sur les questions de développement. Il a invité les journalistes à plus de rigueur dans le traitement de l’information laquelle doit être « objective, consciencieuse pour la paix sociale ». Les médias constituent une courroie de transmission des événements de la vie nationale entre les gouvernés et les gouvernants et c’est fort de ce constat que le séminaire a été initié pour permettre aux journalistes de bien cerner le fonctionnement du parlement afin de rendre compte fidèlement au public de ses actions. « Une nation a deux miroirs : l’Assemblée nationale et les médias, d’où la nécessité de cheminer ensemble », a laissé entendre Soungalo Apollinaire Ouattara.
La formation proprement dite a été subdivisée en quatre modules. Ainsi, le secrétaire général de l’Assemblée nationale, Alphonse K. Nombré, a traité du module sur l’institution parlementaire, son historique, ses missions et le rôle du député à l’hémicycle et dans la cité. En le décortiquant pour les journalistes, il a fait ressortir que le député, une fois son mandat validé, bénéficie d’un certains nombre de prérogatives dont l’immunité parlementaire qui le soustrait de certaines poursuites, mais aussi des indemnités permanentes et celles liées à d’autres types de fonctions qu’il peut occuper au parlement. Par contre, l’idée selon laquelle des prélèvements tels l’IUTS (Impôt unique sur les traitements et les salaires) ne s’appliquent pas aux députés est fausse, a fait savoir le formateur.
Les promesses des députés n’engagent que ceux qui y croient
L’organisation de l’Assemblée nationale en commissions, le fonctionnement desdites commissions et les régimes des sessions ont fait aussi l’objet d’un module. Le directeur de la communication et des relations publiques de l’Assemblée nationale, Romain Auguste Bambara, a fait découvrir à ses consœurs et confrères le système de communication de l’AN et le traitement de l’information parlementaire. Selon lui, le parlement entend mettre en place ses propres canaux de communication. A ce jour, a-t-il laissé entendre, la représentation nationale dispose d’une radio qui émet sur la bande 89.7 FM et les travaux d’installation de la chaîne de télévision ont déjà été exécutés aux A ces outils, il faut ajouter le journal ’’La voix du parlement’’. L’assistant parlementaire, Coulibaly Seydou, a entretenu les journalistes du travail du parlementaire. Les principales missions du député, a-t-il rappelé, sont voter les lois, consentir l’impôt et contrôler l’action du gouvernement. Il a souligné que c’est « une tare héritée des anciennes législatures » qui amène des députés à faire souvent des promesses qu’ils ne sont en mesure de tenir. « Aucune ligne budgétaire n’est allouée au député pour lui permettre de financer des actions de développement », a-t-il ajouté.
Au cours des deux jours de formation, les journalistes ont effectué une visite guidée des locaux du parlement. A la fin du séminaire, ils ont formulé des recommandations pour que, par exemple, la collaboration avec les organes de presse souhaitée par le parlement puisse se faire en parfaite symbiose.