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L’Observateur N° 8318 du 21/2/2013

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Troupes françaises au Mali : L’heure n’est pas encore au demi-tour
Publié le vendredi 22 fevrier 2013   |  L’Observateur


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Les Troupes françaises


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500 militaires dont 200 formateurs vont débarquer à Bamako à partir du 2 avril prochain. Non pas pour renforcer les effectifs déjà opérationnels au Nord-Mali, mais dans l’objectif de renforcer les compétences, comme on le dit chez nous, des militaires maliens en vue de la reconstitution d’une armée en faillite totale et dont l’inefficacité le dispute à la carence de matériel.

On se souvient, en effet, qu’au début de la rébellion du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), les Touareg indépendantistes avaient infligé, sans coup férir, des défaites cuisantes à l’armée régulière, dont la seule stratégie de combat était le repli, pour ne pas dire la reculade ; cette succession de débâcles a servi de prétexte au coup d’Etat militaire du 22 mars 2012, dirigé par le capitaine Amadou Sanogo.

L’écume aux lèvres, les yeux injectés de sang, le chef de la junte militaire promettait de traquer les indépendantistes, alors alliés à des groupes djihadistes armés, jusque dans leurs derniers retranchement. Le reste, on le connaît : en quelques semaines, tout le Nord est passé sous contrôle des forces rebelles ; c’est que, en lieu et place d’une véritable armée, le Mali ne disposait que d’une institution militaire sans chaîne de commandement, plongée dans l’oisiveté et rongée par la corruption.

On notera que certains hauts gradés n’ont pas hésité à vendre âme et armes à ceux qui allaient plus tard les faire passer sous les fourches Caudines ; la rançon de la compromission s’il en est. Depuis lors, on a découvert la grande muette dans toute sa laideur. Le mal est profond. Le diagnostic étant fait, il reste à y apporter le seul remède qui vaille : la formation avec des spécialistes de haut niveau, dépêchés par l’Union européenne.

Ce recyclage est d’autant nécessaire que la France, appelée à la rescousse, n’entend pas s’éterniser dans les sables mouvants de Gao, de Tombouctou et de Kidal. Le président français, François Hollande, n’a du reste cessé de répéter que son pays n’avait pas vocation à y rester, et que ses militaires retourneraient au bercail d’ici fin mars.

On comprend la volonté de l’Elysée de retirer ses troupes, surtout que cette guerre commence à lui coûter cher, tant sur les plans financier qu’humain. Déjà qu’on commence à compter les morts, le risque est grand de voir l’opinion publique française se retourner contre une opération qu’elle a soutenue au départ.

Cela dit, si l’Hexagone se mettait militairement en marge de ce conflit, il y aurait comme un goût d’inachevé, et on assisterait à un retour en arrière, d’autant plus que le péril islamiste n’est pas totalement enrayé ; mieux, il s’est mué en une véritable guerre asymétrique, avec son corolaire de guet-à-pens, d’attentats à la bombe et d’enlèvements.

Les forces africaines de la CEDEAO n’étant pas encore suffisamment prêtes à prendre le relai, encore moins l’armée malienne, il faut espérer que le coq gaulois daignera jouer les prolongations, car, ne dit-on pas, dans le jargon militaire, que c’est le terrain qui commande la manœuvre ? La preuve, l’opération Serval, qui devait, nous disait-on, se limiter à des frappes aériennes a fini par prendre une forme terrestre.

Il n’est donc pas exclu que l’Hexagone révise sa position afin de poursuivre la traque des islamistes et la sécurisation du territoire malien en attendant que de nouvelles autorités légitimes s’installent au palais de Koulouba et qu’une armée digne de ce nom soit constituée pour prendre le relai. Les violents combats signalés hier à Gao sonnent comme un appel au maintien, sinon de l’ensemble des troupes françaises, du moins d’une bonne partie.



Adama Ouédraogo Damiss

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