Le Ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale (MASSN) a présenté les condoléances du gouvernement aux familles des martyrs de l’insurrection populaire, le jeudi 2 avril 2015, à Ouagadougou. La ministre Nicole Angeline Zan/Yélémou a traduit la solidarité de toute la nation burkinabè aux parents des victimes.
L’émotion et le rappel du douloureux souvenir étaient au rendez-vous dans les familles des martyrs des 30 et 31 octobre 2014, ce jeudi 2 avril 2015, à Ouagadougou. Dans une ambiance de recueillement, une forte délégation conduite par la ministre en charge de l’action sociale, Nicole Angeline Zan/Yélémou, a sillonné la ville dans la matinée de ce jeudi pour leur présenter les condoléances du gouvernement et de la nation entière. 7h 22 au quartier Dapoya, dans la famille de l’oncle du martyr Aouédri Ouébidoua, 45 ans. La veuve du défunt, Mominata Ouébidoua, tient entre ses bras, son dernier enfant, Jessica née après l’insurrection. A ses côtés, son premier enfant, sa belle-mère et l’oncle de son époux. Emue, la ministre prend la petite Jessica entre ses bras. «Nous vous apportons le soutien moral que nous vous devons. Nous vous encourageons à aller de l’avant dans cette épreuve. C’est difficile, mais la vie doit continuer. Le Ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale (MASSN) vous transmet les condoléances des plus hautes autorités», déclare Mme Nicole Angeline Zan/Yélémou à la famille éplorée. A la veuve Ouébidoua, elle dira ceci : « Ne baissez jamais les bras et occupez-vous bien de Jessica. Nous serons à vos côtés.» L’oncle Victor P. K. Pouahoulabou et président de l’association des victimes de l’insurrection populaire remercie la délégation pour l’initiative salutaire prise par le gouvernement de venir présenter ses condoléances aux familles des martyrs. «L’acte que vous venez de poser va adoucir davantage les cœurs de toute la population. Nous profitons de cette occasion pour remercier tous les Burkinabè qui nous ont soutenus tout au long de cette épreuve», soutient-il. Il ajoute que les familles des martyrs traversent des difficultés et ont besoin du soutien de tous. «Nous souhaitons également que justice leur soit rendue» lance-t-il.
8h au quartier Nonsin de Ouagadougou dans la famille du martyr Gaston Karambiri, 39 ans. Il travaillait au Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) en République démocratique du Congo. En présence du petit frère du défunt, Marc Karambiri et de sa belle-mère, Assétou Lanka, Mme Zan/Yélémou a réitéré le même message de condoléances. «Au nom du gouvernement, nous venons vous adresser nos condoléances. Tenez-vous la main pour combler le vide que Gaston Karambiri a laissé. La vie mérite d’être vécue en dépit des épreuves», console-t-elle.
«Nous sommes fiers de nos martyrs»
Son petit frère, Marc Karambiri dit s'être réjoui de la présence du gouvernement pour les soutenir. «Nous sommes fiers de notre frère et de tous ceux qui sont tombés pendant l’insurrection. Nous sommes également fiers de tous ceux qui luttent pour que notre pays revienne à la normale», confie-t-il, avec un air de dignité.
8h 50 au quartier Rimkièta dans la famille de Abdoul Moubarak Bélem, 19 ans. son père, Boureima Belem, entouré de son épouse et de ses frères, déclare être honoré de la présence de la délégation gouvernementale. Après Rimkièta, c’est le tour des parents du martyr Issa Sama , 17 ans, de recevoir la ministre et sa suite. Là également, l’initiative est appréciée positivement par l’oncle du défunt, Issiaka Nana. La ministre en charge de l’action sociale et ses collaborateurs se sont rendus dans les familles des autres martyrs à savoir,Amidou Tibo Kabré au quartier Kouritenga, Inoussa Béré à Wemtenga, Jacob Wzendpanga Tondé à Karpala. Dans la même ambiance de recueillement et de souvenir, les parents des illustres disparus ont remercié le gouvernement pour avoir initié ces visites.
A la fin du périple, Mme Zan/Yélémou s’exprime : «cette initiative s’inscrit dans ce que nous avons entamé depuis décembre, le mois de la solidarité, où nous avons voulu qu’il y ait la cohésion sociale. Comme le pays a vécu une période de vive tension qui a conduit à des pertes en vies humaines, il était du devoir du gouvernement de la Transition de s’approcher des familles de ces victimes pour les soutenir moralement et savoir où elles habitent.» Selon elle, il est impératif dans un premier temps pour le gouvernement de s’approcher humblement des familles pour les consoler avant d’envisager le processus de prise en charge holistique et pérenne. «C’est un appel qui est lancé à toute la nation burkinabè. Il faudrait que ces familles sentent qu’on les a supportées parce que leurs enfants auront donné la vie pour une cause nationale», indique-t-elle. Des enveloppes contenant chacune la somme de 200 000 F CFA ont été remises aux familles des martyrs au cours de la présentation des condoléances. Au total, ce sont dix familles qui ont reçu la visite de la délégation. Le SG du MASSN, Zoubila Yves Kaboré, s’est dans la même lancée rendu dans d’autres familles.
Karim BADOLO