La direction régionale de la Police nationale du Centre-Nord a présenté à la presse, le mercredi 1er avril 2015 à Kaya, deux réseaux de présumés délinquants spécialisés d’une part, dans les vols à main armée et d’autre part, le trafic des armes à feu et de munitions civiles.
Deux réseaux de présumés délinquants démantelés par les services opérationnels de la direction régionale de la Police nationale du Centre-Nord ont été présentés à la presse, le mercredi 1er avril 2015 à Kaya. La conférence de presse a été animée par le directeur régional de la Police nationale du Centre-Nord, le commissaire principal Luc K. Soulama qui avait à ses côtés le chef de service régional de la police judiciaire du Centre-Nord, le commissaire de police, Hamado Tassembédo et de l’officier de Police Tjofi Somé.
Selon le commissaire Tassembédo, depuis un certain temps, les populations de la ville de Kaya et des villages environnants se plaignent de multiples cas d’attaques à main armée perpétrées sur les axes routiers desservant la ville de Kaya et les marchés des communes rurales. Ainsi, à l’en croire, dans la nuit du 10 mars 2015, des malfrats, après avoir commis un forfait au marché de Nessemtenga, ont abandonné leur moto suite à une course-poursuite avec les services opérationnels de la Police nationale du Centre-Nord.
« Les recherches entreprises par le Service régional de la Police judiciaire (SRPJ) de Kaya ont permis de mettre la main, le 18 mars 2015, sur quatre individus, présumés auteurs des faits sus évoqués, juste après quarante-huit heures de leur dernier forfait, commis le 16 mars 2015 aux environs de 21 heures sur l’axe Kaya-Kongoussi », a-t-il expliqué.
Cette bande, composée de 4 malfrats répartis en deux binômes, a-t-il ajouté, opérait pendant les heures tardives et les jours de marchés à l’aide d’un pistolet automatique de calibre 7, 65 mm. « S’agissant de leur mode opératoire, cette bande procède par embuscade avec guet. Elle agit tantôt en binôme, tantôt en trio, à bord d’engins motorisés de grosse cylindrée.
Les cibles privilégiées sont les usagers de la route et les boutiquiers des marchés », a-t-il précisé. Ainsi, 17 victimes ont été formellement identifiées. Le butin saisi entre les mains de ces délinquants et de leurs complices au nombre de 3, est composé de 6 motos, 18 téléphones portables, des numéraires d’un montant de 820 000 F CFA, 3 billets saoudiens, 5 trousseaux de clés de motos, 16 puces téléphoniques et divers objets.
- Un vieillard de 80 ans, membre d’une bande-
Le second réseau présenté aux hommes de médias est une bande de présumés trafiquants d’armes à feu et de munitions civiles. Selon les conférenciers, c’est au cours d’une patrouille de sécurisation sur l’axe Mané-Malou qu’une équipe de patrouille du commissariat de Police du district de Mané, a interpellé 5 individus circulant sur 3 vélomoteurs.
2 d’entre eux portaient des pistolets de fabrication artisanale. Un compte-rendu a été fait immédiatement au procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Kaya qui a instruit le SRPJ de poursuivre l’enquête. L’enquête ouverte a permis d’interpeler 3 autres personnes grâce à la collaboration du commissariat central de Police de la ville de Yako. Cette bande opérait à l’aide d’un arsenal composé de 3 pistolets de fabrication artisanale, 1 fusil de chasse calibre 12 mm.
Selon les conférenciers, un des présumés délinquants, trafiquant de piles et de marchandises diverses, se rend dans un pays voisin pour se procurer des pistolets de fabrications artisanales en raison de 15 000 F CFA. « De retour à Gourcy, dans la province du Zondoma, sa ville natale, il se charge de trouver des acquéreurs dans la ville de Yako. Il les revend à 25 000 F CFA l’unité », a affirmé le chef du SRPJ de Kaya. Un des membres de cette bande, âgé de 80 ans, est commerçant de munitions.
« Titulaire d’une autorisation d’achat, de détention et de transfert de munitions d’armes à feu civiles datant du 23 mars 2002 dont le délai est expiré, il continue d’exercer illégalement cette activité », a-t-il relevé. Les enquêtes menées ont permis de saisir une motocyclette et la somme de 450 000 F CFA. « A ce stade de nos investigations, nous restons convaincus que ces malfrats (NDLR : 2 bandes) sont loin d’avoir vidé leurs sacs », a fait savoir Hamado Tassembédo.
D’où un appel à toutes les personnes qui auraient été victimes de vol à main armée sur les différents axes et marchés, de se signaler aux services de sécurité pour la suite de l’enquête. En attendant, ces présumés malfaiteurs seront présentés au procureur du Faso, près le TGI de Kaya dans les jours à venir afin de répondre des faits à eux reprochés. Ils encourent des peines de plus de 5 ans et de moins de 5 ans respectivement pour la 1re et la 2e bande.
Sidgomdé