Ouagadougou - Une grève des chauffeurs routiers provoque des délestages électriques au Burkina Faso, où plusieurs centrales fonctionnant au pétrole ne sont plus approvisionnées en carburant, a-t-on appris mardi auprès de la société nationale d'électricité (Sonabel).
"La fourniture de l'électricité connaît une forte perturbation dans la mesure où certaines centrales sont à l'arrêt faute de carburant" du fait de "la grève des chauffeurs du Burkina", a indiqué la Sonabel dans un communiqué.
Une vingtaine de camions-citernes qui devaient approvisionner des centrales électriques ont été bloqués du fait du mouvement social, a indiqué à l'AFP un responsable de la communication de cette entreprise.
Certains "points névralgiques", comme les hôpitaux et les sites de l'Office national d'eau et d'assainissement (Onea), en charge de la fourniture d'eau, devraient être préservés des délestages, a observé la Sonabel.
"Ils auraient dû prendre leurs précautions parce qu'on les a prévenus depuis un mois que nous allions entrer en grève. Ce n'est pas de notre faute", a réagi le président de l'Union nationale des chauffeurs routiers du Burkina (UNCRB), Brahima Rabo.
Les délestages étaient déjà fréquents avant la grève en cette période de forte chaleur au Burkina Faso, pays sahélien enclavé où les températures montent souvent jusqu'à 45 degrés.
Les chauffeurs routiers ont entamé lundi une grève de 48 heures pour exiger l'application d'une convention collective qui devait entrer en vigueur en 2011. Cette convention prévoit l'octroi de salaires décents et la déclaration des chauffeurs à la sécurité sociale.
"Il n'y a pas un seul routier à Ouagadougou qui peut dire qu'il a été déclaré. Il n'y en a pas", a affirmé Abdoulaye Ouédraogo, un chauffeur routier.
Des dizaines de camions et cars de transport interurbain et international étaient stationnés dans les principales voies d'accès à la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.
De nombreux passagers étaient également bloqués dans les gares routières faute de cars, tandis que les files de voitures s'allongeaient dans les stations distribuant encore de l'essence.
Les grèves se multiplient depuis plusieurs mois au Burkina Faso, un pays pauvre d'Afrique de l'ouest où une insurrection populaire a poussé le président Blaise Compaoré a quitter le pouvoir le 31 octobre après 27 ans de règne.
Une autre grève touche depuis une semaine les Brasseries du Burkina (Brakina), dont les agents exigent des augmentations salariales d'au moins 80%.
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