Stop élucus ! Vous devez vous familiariser avec ce slogan. Désormais dès que cette lumière apparaîtra comprenez que je passe des élucus simples à l’élucuthérapie. Je n’use de l’élucuthérapie que lorsqu’il y a péril en la demeure. Comme aujourd’hui.
Il y a une situation si grave qu’il y va de l’existence de notre pays. Un problème tellement grave que contrairement aux autres fois, je ne ferai pas mystère de ma source. Voilà, l’information que je vais vous livrer je la tiens de Moustapha Laabli Thiombiano.
Pas de Moustaph himself, mais de sa radio qui n’est pas n’importe quelle radio. En plus de Laabli, de milliers d’autres auditeurs me sont témoins. J’insiste encore une fois, c’est très grave ce que je vais vous dire.
Vous connaissez les cubes alimentaires au moins ? Les cubes M… M comme Naggi… Les cubes J..J comme Zumbo… Voilà, au cours d’une émission sur les conséquences des canettes périmées et sur les produits de consommation importés d’une façon générale, un auditeur a appelé pour dire ceci : « Je travaille dans une société exportatrice de bétail qui vend des bovins en Côte d’Ivoire.
Nous transportons les animaux par dizaines en empruntant tantôt le train, tantôt des remorques. Durant le trajet, nous n’avons aucun problème en cours de journée. Mais la nuit venue, nous sommes confrontés à un calvaire. Les bœufs deviennent comme fous. Ils grimpent de gré ou de force sur les femelles et c’est la croix et la bannière pour les faire descendre. Nous avons beau les frapper à l’aide de longs bâtons de bois, rien n’y fait.
Lorsqu’on leur donne des coups, ils beuglent, beuglent, mais ne lâchent point prise. Et c’est ainsi jusqu’’au petit matin. C’est un éleveur Tchadien rencontré à Port-Bouet qui nous a délivré de notre supplice. Il a dit qu’avec les coups de bâton nous perdions notre temps. Il a même ajouté que le taureau en action, plus il reçoit des coups de bâton et plus il s’accroche.
Il nous a encore affirmé que pendant ses multiples voyages de N’Djamena à Port-Bouet les taureaux lui en ont fait voir de toutes les couleurs. C’est suite à un déplacement au Kenya qu’un berger Massaï lui a confié le secret. Un secret très simple. Voilà…
Pour que les bœufs dorment sagement la nuit il suffit de leur faire consommer des cubes alimentaires, cubes Naggi ou cubes Zumbo. Une heure après avoir consommé ces cubes, le bakary du bœuf devient petit, tout petit. Comme s’il avait été aspiré. Tout petit comme le bakary d’un Mosstengalais.
Vous m’avez lu, pagb-naabas du Mossten ga. Vous savez maintenant pourquoi ils dorment et ronflent sagement juste après avoir dîné. Si malgré tout vous persistez à les gaver de cubes machin truc au lieu de soumbala, ne venez plus embêter mon oncle Tougolo. D’ailleurs la campagne présidentielle et législative a commencé et mon tonton à mieux à faire que de piler des têtes de tortue. Sinon il faudrait repasser après le 11-Octobre.
Le 11-Octobre. Chaque matin nous nous en rapprochons encore plus.
Moi j’ai « have a dream ». Et si par extraordinaire, au jour dit, les quotas genre, les quotas genre au complet se donnaient le mot d’ordre suivant : «Toutes pour une, une pour toutes ! » …et décident unanimement que toute quota genre vote pour Saran Sérémé. Toute notre « moitié du ciel », plus les mâles acquis à l’Amazone du Sourou-Nayala. Saran Sérémé serait ainsi la première femme «Président du Faso».
Une utopie ? Pas du tout. C’est même plus facile à faire qu’à dire.
Le 11-Octobre… Pourquoi est-ce maintenant seulement que se pose la question de la démilitarisation des militaires de la politique ? Nous avons toujours eu des militaires ministres et nous n’avons rien dit. Des militaires gouverneurs et nous n’avons rien dit. Nous avons même eu un militaire à l’hémicyle perché au perchoir et nous n’avons rien dit.
En tout cas, moi Toégui, je connais deux militaires pour qui j’aurais volontiers voté s’ils étaient candidats à une fonction élective. Il s’agit du colonel Lona Charles Ouattara et du colonel Jean-Pierre Bayala. Je n’ai jamais vu ni l’un ni l’autre mais il faut les avoir écouté pour savoir de quoi je parle. Une clairvoyance qui dépasse de loin celle de certains de nos civils Tête de rat.
La démilitarisation dont il est question sera une réalité ou ne sera pas. Les regards sont tournés vers Sy Chériff. Mais a-t-on pensé au retour de manivelle d’une telle décision ? Et si dans la même lancée quelqu’un avait l’idée de proposer une loi interdisant à tout activiste de la société civile de faire de la politique ? D’être militant d’un parti politique ? Ce ne serait pas une idée fofolle figurez-vous.
Militer dans une organisation de la société civile c’est comme un sacerdoce. On y entre par dévouement, par abnégation. Les OSC elles-mêmes revendiquent un rôle de garde de la bonne gouvernance. Peut-on accomplir cette mission de veille tout en étant dans la mêlée ? En étant juge et parti comme qui dirait ? Il ne faudrait donc pas jeter la pierre sur le citoyen qui proposerait une nette séparation entre OSC et politique active.
Sinon la situation ressemblerait à celle des maires dont on dit qu’ils n’ont pas de salaire mensuel mais qui roulent carosse et habitent des maisons qui valent 3000 fois leurs indemnités comme dirait Sy Chériff.
Mon petit doigt m’a parlé. Il ne le fait pas souvent mais lorsqu’il le fait c’est argent comptant. Indéniablement. Donc mon petit doigt m’a informé qu’au siège de la Commission de Réconciliation Nationale et des Réformes on n’avait pas apprécié mes élucus de mardi passé, là où il était question de cinq briques et demi comme salaire. Dès que mon petit doigt m’a informé de cela je me suis dit que nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
Parce que, s’ils n’ont pas aimé mes élucus, les gars de Monseigneur, c’est la preuve qu’ils n’ont pas le sens de l’élucubration. Et celui qui n’a pas le sens de l’élucubration, cela va de soi, celui-là n’a pas le sens de l’humour. Or le propre d’un apôtre de la réconciliation c’est d’avoir le sens de l’humour.
On ne peut pas être un bon conciliateur sans avoir le sens de l’humour en soi. Contrairement à ce que pourrait dire le colonel Yac, l’humour et l’élucubration ne sont pas de même père et de mère différente. Non, l’humour et l’élucubration sont de même père et de même mère.
Tout de même ! 5 millions 500 ! En pleine Transition ! Avec Luc Ibriga comme gardien des coffres ! Qui aurait cru en cela ? Nous ne sommes pas au Qatar. Ici c’est le Faso post-insurrection.
Et puis les membres de la CRNR n’ont vraiment pas de quoi s’en faire. Cette information abracadabrante, c’est Issaka Lingani qui l’a donnée avant de se rebiffer pour dire que c’est Siaka Coulibaly qui l’a donnée.
Issaka Lingani cherche la bouche de tout le monde et Germain Nama ne dira pas le contraire. Sinon, cela a été dit par qui de droit, que le salaire au CRNR, c’est 250 000 francs. C’est 20 fois moins que 5,5 millions.
Mais tout compte fait, 250 000 francs, net d’impôt, c’est pas mal hein ! D’accord, c’est une broutille en comparaison de ce que palpent les gars de chez Sy Chériff mais c’est quand même de quoi s’affranchir du tiguêdêguê zinro pendant 5 mois.
J’ai vu Siaka Coulibaly à la télévision dimanche soir. Il n’a pas du tout l’air d’avoir des regrets. Je me demande si ce garçon a toute sa tête. Renoncer à un quart de million par mois ! Par ces temps de Transition où le prix de la bière va tripler sous peu ! Dites donc ! Comme dit mon ami Ted, « …Ya des gens comme ça… ».
Je parle, je parle… mais je suis comme Siaka Coulibaly. Je suis capable de refuser du gombo. Essayez moi et vous verrez… Et pas plus tard qu’aujourd’hui, s’il vous plaît.
250 000 !!! Mais il est fou Siaka Coulibaly !
Charles Guibo