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Sidwaya N° 7361 du 21/2/2013

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Renaissance de la CEN-SAD : et après ?
Publié le jeudi 21 fevrier 2013   |  Sidwaya


Ouverture
© Autre presse par DR
Ouverture du sommet extraordinaire du CEN SAD (Communauté des Etats sahélo-sahariens) à N`Djaména au Tchad


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Cadrage, recadrage, mis à flot, remise en chemin... Les expressions utilisées, à N’Djamena, capitale tchadienne, pour annoncer la renaissance de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), à l’occasion du sommet extraordinaire de l’organisation, le 16 février 2013, sont multiples. Le président de la République du Tchad, Idriss Deby Itno, s’est même lâché, en parlant de dérive, à la CEN-SAD, ancienne formule. « Nous avons créé l’organisation, pour un certain nombre d’objectifs à atteindre, dans toute la région sahélo-saharienne. Mais, il y a eu des dérives, de sorte que 12 ans après, nous n’avons pas atteint beaucoup de nos objectifs. C’est pour cela que nous avons voulu faire un recadrage ».

En tout cas, à parcourir les objectifs de la CEN-SAD, il y avait de quoi se réjouir. Ses fondateurs s’étaient fixé, entre autres objectifs, l’établissement d’une union économique globale basée sur une stratégie, à travers un plan de développement complémentaire avec les plans nationaux de développement des pays concernés, la suppression de toutes les restrictions qui entravent l’union de ces pays.

La CEN-SAD avaient aussi comme objectifs, la promotion du commerce extérieur par une politique d’investissement dans les Etats membres, l’accroissement entre les Etats membres, des moyens de transport et de communication terrestres, aériens et maritimes par l’exécution de projets communs ; la reconnaissance aux ressortissants des pays membres des mêmes droits, avantages et devoirs reconnus à leurs propres citoyens, etc.
Il est vrai que si l’on devait faire un bilan de la CEN-SAD, depuis sa création, on dirait qu’elle a fait du surplace. Car, 12 ans après sa mise sur pied, très peu d’actions ont été mises en œuvre. Ainsi donc, à visage découvert, l’on reconnaît que la barque CEN-SAD prenait de l’eau de toute part. Mais, pouvait-il en être autrement ? Il est connu de tous que le guide libyen, qui était le maître à penser et principal bailleur de fonds de l’organisation lui dictait, d’une façon ou d’une autre, ses décisions.

En effet, le guide, reconnu pour ses ambitions, rêves et excès de tous genres, a dû, par moments, froissé certains de ses pairs, avec ses décisions unidirectionnelles, motivées par les pétrodollars qu’il n’hésitait pas à utiliser, s’il le faut, pour convaincre les plus sceptiques. Il est donc certain que l’organisation a souvent subi la mauvaise influence du défunt président libyen, le déviant ainsi, de ses premiers objectifs. Même s’il faut lui reconnaître le mérite d’avoir pensé et favorisé la naissance de la CEN-SAD, il y a également lieu de dénoncer les rêves, parfois démesurés du guide, qui ont contribué à paralyser l’organisation.
Créée en février 1998, à l’issue d’un sommet à Tripoli, la CEN-SAD, partie de cinq pays, plus ou moins sahéliens, a fini par en compter 28, dont bon nombre n’étaient ni sahéliens, ni sahariens. Certains ont été appâtés par les pétrodollars du guide, qui avait un projet d’être le roi de l’Afrique.
En tous les cas, la page vient d’être tournée. Il appartient aux dirigeants des pays membres de la CEN-SAD, qui viennent de réveiller ce que d’aucuns appellent la « chose de Kadhafi », en fixant des règles de gouvernance, et surtout de gestion rigoureuse et claire, pour ne pas retomber dans la situation de départ. Que chaque pays membre, qu’il soit pauvre ou riche, paie ses cotisations telles que fixées par l’organisation. Il n’est plus question de tolérer des comportements dominateurs du dirigeant d’un quelconque Etat qui se croirait plus riche, parce que détenteur de pétrole, de diamant, d’uranium, de coton, de café, de cacao, de l’or... Car, pour la survie de l’organisation, il y a lieu que les différents acteurs se respectent et soient convaincus qu’ils poursuivent le même objectif. Sinon, ce serait peine perdue.

Inutile donc, comme le dirait le chef de l’opposition tchadienne, Kebzabo Saleh, in « Sidwaya » du 19 février 2013, que « chacun se gonfle la poitrine, parce qu’il a un peu de pétrole ici, un peu d’or là-bas ou un peu de coton, par-ci. Ce n’est pas ainsi que nous allons développer l’Afrique. Il faut une Afrique où il y a plus de concertation, une Afrique avec l’Union africaine dont les pouvoirs doivent être accrus pour qu’on aille vers l’unité. Les pays qui ont beaucoup en commun comme les Sahéliens pourraient pousser la roue, pour qu’on arrive à l’intégration ».
La CEN-SAD, qui est considérée comme l’un des huit piliers de l’Union africaine, doit donc, tout mettre en œuvre, pour qu’à l’heure du bilan, l’on ne regrette pas ce renouveau. Qu’on ne dise surtout pas, la renaissance de la CEN-SAD : et après ?

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo.fr

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