Le système des Trésors humains vivants (THV) de l’UNESCO encourage chaque pays à sauvegarder son patrimoine culturel immatériel. A cet effet, les membres du comité de pilotage et de la commission technique dudit système au Burkina Faso ont été officiellement installés, le jeudi 26 mars 2015, à Ouagadougou.
Le Conseil des ministres en sa séance du 30 octobre 2013 avait adopté un décret portant création du système des Trésors humains vivants (THV) du Burkina Faso. Ce décret a été suivi par deux arrêtés portant création d’un comité de pilotage et d’une commission technique du système des Trésors humains vivants (THV). Les membres desdits organes ont été officiellement installés le jeudi 26 mars 2015 à Ouagadougou. Selon le Directeur de la conservation et de la promotion du département culturel, Marcellin Zongo, le comité de pilotage, organe principal de gestion du système des THV, est chargé, entre autres,de la définition des critères de sélection des Trésors humains vivants (THV) du Burkina Faso et de la tenue de la liste des THV et du suivi des personnes et groupes de personnes distinguées THV. Le comité comprend dix membres et est dirigé par le Ministre en charge de la culture et du tourisme (MCT), Jean-Claude Dioma. «La commission technique est, quant à elle, présidée par le directeur général du patrimoine culturel. Elle est principalement chargée de la réception, de l’examen et de l’étude technique des dossiers de candidature au titre des THV. Ses membres sont au nombre de vingt cinq (25)», a-t-il expliqué. Le directeur général du Patrimoine culturel, Jean-Paul Koudougou a, pour sa part, souhaité des travaux fructueux aux membres des deux organes afin que très bientôt, soient proclamés les premiers Trésors humains vivants du Burkina Faso. En effet, a-t-il indiqué, «cette cérémonie d’installation est incontestablement une étape décisive du processus de mise en œuvre du système des THV au plan national et nous nous réjouissons à l’idée de savoir qu’elle marquera la concrétisation de nombreuses et longues attentes». Abondant dans le même sens que son prédécesseur, le Secrétaire général du MCT, Désiré Ouédraogo, a soutenu que la mise en place des organes du système national des Trésors humains vivants (THV) constitue un début prometteur dans la lutte contre la déperdition des valeurs culturelles et pour la sauvegarde de la mémoire collective à travers des mécanismes de transmission entre dépositaires et héritiers. Avant de procéder officiellement à l’installation des membres des deux organes, M. Ouédraogo s’est adressé à ceux-ci en ces termes : «Vous devrez faire preuve de beaucoup de doigté, de perspicacité et d’altruisme afin que par le biais de vos choix, les canaux de transmission de notre patrimoine culturel soient revigorés et constamment revivifiés». Que faut-il comprendre à travers le terme «Trésors humains vivants» ? Pour M. Ouédraogo, ce sont des personnes, des groupes de personnes ou des communautés qui incarnent au plus haut point les compétences et techniques nécessaires à la mise en œuvre de certains aspects de la vie culturelle d’un peuple et à la pérennité de son patrimoine culturel matériel. Quels sont les domaines du patrimoine culturel immatériel pris en compte par le système des Trésors humains vivants ? Selon le directeur général du Patrimoine culturel, Jean-Paul Koudougou, le décret du 30 octobre 2013 définit en son article 3 les domaines du patrimoine culturel immatériel pris en compte par le système des THV. Il s’agit, a-t-il cité, des traditions et expressions orales, des arts du spectacle, des pratiques rituelles et événements festifs, des connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers et des savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel. «En outre, le décret fait obligation aux Trésors humains vivants de transmettre leurs savoirs et savoir-faire à de jeunes apprenants», a-t-il précisé.
Aubin W. NANA