Le président du Faso, Michel Kafando, s’est entretenu, le vendredi 27 mars 2015, au palais de Kosyam, à Ouagadougou, avec deux personnalités, venues évoquer divers sujets. Il s’agit de l’ambassadeur de Belgique au Burkina, Mali et Niger, Philip Heuts et du ministre béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, El Hadj Azizou Issa.
Les noms de deux personnalités étaient inscrits au carnet des audiences du président du Faso, Michel Kafando, le vendredi 27 mars 2015. La première personnalité à s’entrenir avec le chef de l’Etat, dans la matinée, est l’ambassadeur du royaume de Belgique au Burkina, Mali et Niger, Philip Heuts. «Il était temps, comme cela se fait en milieu diplomatique, de confirmer, d’affirmer l’attention, l’intérêt et la sympathie de la Belgique pour l’évolution de la Transition et le processus de préparation des élections», a affirmé le diplomate à la fin de l’audience. Il a renchéri : «C’est notre part de soutien et d’encouragement à la poursuite du processus, pour qu’on puisse organiser les élections en toute transparence et dans les conditions optimales». Quelle appréciation M. Heuts fait-il de la conduite de la Transition ? «J’ai plein espoir. Il y a déjà pas mal de travail législatif qui a été fait. Quelques projets de lois qui étaient été mis dans le frigo, à cause des événements d’octobre 2014, sont en train d’être traités. Il y a la loi contre la corruption (NDLR : déjà adoptée) et le projet de loi portant l’assurance maladie universelle», a répondu l’ambassadeur belge. Pour lui, ces lois intéressent l’investisseur social qu’il est. Il a rappelé à l’occasion que la Belgique est présente au Burkina dans plusieurs domaines : santé, économie, développement rural, etc. Dans l’après-midi du vendredi 27 mars 2015, ce fut autour du ministre béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, El Hadj Azizou Issa, de prendre langue avec le président de la Transition. «Le président de la république du Bénin nous a envoyé auprès de son pair du Burkina Faso, pour échanger principalement sur le coton. Suite aux effets des changements climatiques, la saison s’est totalement installée au Bénin, alors que nous avons environ 130 000 tonnes de coton graine non égrenées. Ce qui veut dire qu’il y a des risques de mouillage de ce coton. Les usines du Bénin, qui, normalement, devraient faire 3800 voire 4000 tonnes par jour, sont descendues à un égrenage journalier de 2 600 tonnes à cause de leur vétusté», a d’emblée expliqué ce membre de l’exécutif béninois. Il a poursuivi en ces termes : «Le président du Bénin a bien voulu qu’on vienne voir l’aide que le Burkina pourrait apporter à notre pays. Après les premières négociations du 27 janvier 2015, et l’entretien d’aujourd’hui, la prise en charge d’un tonnage de 30 000 tonnes de coton graine par le Burkina a été confirmé». Et à entendre El Hadj Azizou Issa, cette quantité de coton béninois à égrener au Burkina Faso, sera acheminée d’ici le 6 avril prochain à l’usine d’égrenage de la Kompienga, proche du Bénin. «Nous espérons que dans une durée de deux mois, ce coton graine va être sauvé avant que la saison des pluies ne s’installe au Burkina», a-t-il émis comme vœu. Pour le reste, le ministre béninois a laissé entendre que le président Kafando a souhaité la prise des textes au niveau de l’UEMOA et des autres institutions régionales pour résoudre ce genre de problème. «Cette observation du président va être l’objet d’un compte-rendu fidèle au président Boni Yayi, et je crois que les gouvernements vont se mettre au travail (…)», a dit Hadj Azizou Issa.
Kader Patrick KARANTAO