C’est désormais la guerre ouverte entre les djihadistes de «tous les pays» et la France. Au-delà de la traque que mène l’armée tricolore contre les groupes islamistes armés retranchés au nord de Kidal, tous les ressortissants français, même d’innocents enfants malheureusement, sont devenus désormais la cible des preneurs d’otages. Non plus seulement au Sahel et au Mali, mais partout où ces derniers ont les moyens d’agir sans être inquiétés. Les derniers événements du Nord Cameroun sont la preuve que ces «fous d’Allah» sont prêts à frapper partout et en tout temps. Alors question: jusqu’où la France peut-elle aller dans la lutte contre les djihadistes?
A l’allure où va la guerre asymétrique qui déborde les frontières du Mali et du Sahel, les choses risquent d’être plus longues et plus périlleuses qu’on les avait imaginé au départ. Les ressortissants et intérêts français seront de plus en plus visés partout. Et cela va accroître une psychose déjà palpable dans certains pays, comme au Burkina Faso, où chancelleries, écoles et autres points stratégiques sont sous surveillance permanente depuis le déclenchement de l’opération Serval au Mali. Faut-il maintenant que Paris étende le plan Vigipirate partout dans le monde?
La question est d’autant plus délicate que la mise en œuvre d’une telle précaution s’avère difficile voire inimaginable pour les Français eux-mêmes. Pour éviter d’en arriver à cet extrême, il va falloir que la communauté internationale s’engage, avec la France, à penser le problème de la lutte contre le djihadistes qui n’est, en réalité que le revers d’une civilisation qui a mal à la cohabitation pacifique entre une certaine forme d’islamisme et l’Occident.