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L’Observateur N° 8316 du 19/2/2013

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De l’emploi du personnel local dans les sociétés minières
Publié le mercredi 20 fevrier 2013   |  L’Observateur




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Lorsqu’une société minière doit s’installer dans une localité bien déterminée, une des conditions qu’elle s’engage à respecter est celle de donner la priorité aux ressortissants de la localité lors du recrutement de son personnel, toutes qualifications confondues. Cet aspect est toujours brandit par les autorités administratives comme une solution au problème du chômage (cf. les différents discours lors des cérémonies officielles de démarrage des activités de ces sociétés). Sur papier, cela est bel et bien écrit et même que cette opportunité de création d’emplois pour la localité est quantifiée.

Quoi de plus encourageant pour les sans-emplois (en général les jeunes) de la localité et comment comprendre que pendant la phase d’exploitation de la mine, nous ayons des mouvements de protestation des jeunes contre le non-respect des engagements pris par les sociétés et soutenus par les autorités de leur donner la priorité lors du recrutement de leur personnel ? Où situer les responsabilités ?

Personnellement, nous avons tenté de comprendre cet état de fait. Chaque fois que l’occasion nous était donnée d’échanger avec des cadres de ces sociétés minières (surtout des non Burkinabè, Africains ou non), nous avons toujours tenté d’orienter nos échanges vers cette question (la priorité aux locaux lors du recrutement du personnel).

Aujourd’hui, nous sommes arrivé à la conclusion qu’il y a une différence de compréhension de "personnel local".

Nous pensons qu’il est temps que nous accordions nos violons quant à la compréhension que les sociétés minières ont, lorsqu’elles disent que pour les emplois, une priorité sera accordée aux locaux dans le recrutement du personnel. A travers nos différentes discussions, avec des cadres de ce milieu, il nous est apparu que pour eux, «emplois des locaux» ne signifie pas l’emploi des ressortissants de la localité du pays où ils installent leur société, mais l’emploi des ressortissants du pays où la société s’installe.

Ici le pays est considéré comme localité du continent auquel il appartient (le Burkina Faso est considéré comme une localité de l’Afrique). Vu dans ce sens vous conviendrez avec nous qu’ils ne sont pas en contradiction avec leur engagement, car lorsqu’ils engagent un Burkinabè, ils ont engagés un local (l’essentiel est qu’il soit Burkinabè, qu’importe sa provenance).

Ceci expliquant cela, vous comprenez pourquoi nous observons ces mouvements de protestation des jeunes dans certaines localités de notre pays où sont installées des sociétés minières. Ces jeunes ne comprennent pas pourquoi d’autres n’appartenant pas à leur "localité" sont embauchés par la société alors qu’eux ils ne le sont pas ? Etant sans emploi, il est évident que la pilule est difficile à avaler.

Ces jeunes n’ont-ils pas raison ? Ne revient-il pas à l’Administration de leur faire comprendre cela (si tel est le cas). Ce qui est dommage, c’est que les postes en question ne concernent que les ouvriers. Nous aurions pu être affirmatif dans nos propos, si notre pays disposait d’un bon nombre de cadres spécialisés dans les différents domaines des mines de haut niveau. A qui la faute ? Au pays certes. Dire que le Département de Géologie de l’Université de Ouagadougou existe depuis.

Toutes nos félicitations sincères à la Société minière SEMAFO pour cette action combien salvatrice qu’elle vient de poser à l’endroit de l’Université de Ouagadougou. Puisse cette action servir d’exemple aux autres sociétés minières de la place. N’ont-elles pas intérêt à jouer une partition dans la formation des cadres du pays ?

Cela pouvant aussi passer par le financement de projets de recherche de doctorants sur les évaluations environnementales, lorsque nous savons qu’elles sont souvent accusées à tort ou à raison, d’être responsables de certains évènements dramatiques survenus dans leur zone d’activité et dont elles ont pour certaines payées les frais (installations saccagées, menaces diverses). Nous pensons que le BUNEE doit en faire des partenaires sûrs, en les convaincant de les accompagner dans les missions à eux assignées.

Encore une fois félicitations à SEMAFO, tout en espérant que Hum !


Universitaire Frédéric Zongo

Maître de conférences

Université de Ouagadougou

Adresse courriel :

gulb.zongo@univ-ouaga.bf / gulb.zongo@yahoo.fr


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