Fin de cavale de la bande dénommée « La famille Marley ». Cette bande de 9 personnes dont le chef de gang est l’élève Kévin Josué Wend-Kouni Ouédraogo alias Vinké (19 ans) a été mise aux arrêts depuis le 5 février dernier. Il est reproché à ces jeunes d’être les supposés meurtriers de l’élève Romain Joël Ouédraogo (14 ans) du Groupe scolaire Saint- Viateur de Ouagadougou, décédé le 30 janvier 2013 après qu’il a reçu des coups fatals. Afin d’informer l’opinion nationale de l’avancée de l’enquête policière, la police a animé un point de presse le vendredi 15 février dernier au commissariat de Bogodogo.
Romain Joël Ouédraogo (14 ans), en quittant ses parents en cette matinée du mardi 29 janvier 2013 pour se rendre, comme d’habitude, à son établissement (Groupe scolaire Saint-Viateur), ne s’imaginait pas un instant qu’il ne les reverrait plus jamais. En effet, il aura la malchance de tomber sur la bande à Kévin Josué Wend-Kouni Ouédraogo alias Vinké (19 ans), chef de la bande dénommée « La famille Marley ». Cette bande de 9 jeunes essentiellement composée d’élèves dont deux filles, d’après l’enquête préliminaire du commissariat central de police de Ouagadougou, sont les présumés auteurs de la mort de Romain Joël Ouédraogo. « Interpellés, tous ont reconnu avoir pris activement part le 29 janvier 2013, à une expédition punitive dirigée contre les élèves du Groupe scolaire Saint-Viateur, expédition au cours de laquelle l’élève Romain Joël Ouédraogo a reçu des coups qui lui seront fatals le lendemain 30 janvier », a souligné le commissaire central de la ville de Ouagadougou, Jean Alexandre Darga, au cours du point de presse animé le 15 février dernier. Celui-ci poursuit qu’au stade actuel des investigations, « tous reconnaissent leur implication dans la commission de ce crime ; aucun cependant n’a reconnu être l’auteur des coups mortels ». Mais pour lui, la suite des investigations permettra inéluctablement de percer ce qu’il qualifie de « mystère ».
« Non, ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible, c’est un enfant, non je ne crois pas… ».
« Non ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible, c’est un enfant, non je ne crois pas… ». Telles ont été les réactions des journalistes et de l’assistance à la vue de l’élève Kévin Josué Wend- Kouni Ouédraogo alias Vinké (19 ans), chef de la bande dénommée « La famille Marley ». Cet étonnement s’explique par le fait que les faits reprochés à Kévin contrastent beaucoup avec son visage juvénile et sa sérénité. Et pourtant, il est capable du pire, puisqu’il a été alpagué à Tenkodogo, localité située à 200 km de la capitale. Pour le commissaire Jean Alexandre Darga, cette arrestation loin du lieu du crime, prouve que le sieur Kévin était dans un état de fuite. Quant aux huit autres personnes, elles ont toutes été appréhendées à Ouagadougou et seul Salif Ouédraogo alias Papa, alias Blanco (26 ans) ne serait pas un élève mais plutôt, un ouvrier et sans domicile fixe.
Police et Groupe scolaire Saint-Viateur, polémique autour des premiers appels émis
Mais cette conférence de presse a donné lieu à une polémique entre la police et les premiers responsables du Groupe scolaire Saint- Viateur quant à l’heure à laquelle les premiers appels téléphoniques de secours ont été émis à l’endroit de la police. De l’avis des premiers responsables du Groupe scolaire Saint- Viateur, le premier appel a été émis à partir de 12 heures vers les services du commissariat central et celui de Bogodogo. Une version qui n’est pas partagée par le commissaire Jean Alexandre Darga qui affirme, avec fiche d’appel téléphonique à l’appui, que ses services ont reçu le premier appel à 17 heures 58 minutes (lire les différentes versions en encadré). Autre précision donnée par le commissaire Jean Alexandre Darga : les personnes interpellées appartiennent à une bande dénommée « La famille Marley » et non « la ville du crime » comme précédemment nommée par un organe de la place. Il révèle que « la ville du crime », de sa vraie dénomination « capitale du crime » est une bande rivale de « La famille Marley » avec qui elle dispute le leadership au niveau des 1200 logements et n’est pas impliquée dans l’expédition punitive. Est-ce que des mesures préventives sont prises pour que cette bande rivale ne commette aussi l’irréparable un jour ? A cette question, le commissaire répondra par l’affirmative en mentionnant ceci : « La police aura l’œil sur « La ville du crime » à tout moment et en permanence ». Me Antoinette Ouédraogo, tante de Romain Joël Ouédraogo, a, au nom de la famille, déploré la perte cruelle de celui qui allait fêter son 15e anniversaire le 28 février prochain. Elle a remercié les autorités politiques pour la recherche de la vérité à travers l’arrestation des présumés coupables. Pour elle, il faut que justice se fasse à travers un jugement pour que son neveu ne soit pas mort pour rien. Kévin Josué Wend-Kouni Ouédraogo alias Vinké, chef de la bande « La famille Marley » et ses acolytes seront dans les tous prochains jours présentés au procureur du Faso pour être traduits en Justice.
Les noms des présumés criminels
1-Fabrice Bancé alias Yang Breuf, 20 ans, 2-Ulrich Sergio Wend – Lamita Dibgolongo, alias Richo, alias Chwri (23 ans), 3-Carine Wendyam Compaoré, alias Rineca (20 ans), 4-Alexia Angelina Montero (17 ans), 5-Franck André Joseph Nabyouré, alias Francky (21 ans), 6-Michaël Junior Compaoré, alias J. Marley (17 ans), 7-Steven Gaël Kouldiaty (16 ans), 8-Salif Ouédraogo alias Papa, alias Blanco (26 ans), 9-Kévin Josué Wend – Kouni Ouédraogo alias Vinké (19 ans),
Source : Dossier de presse
Version du Commissaire Jean Alexandre Darga à propos des premiers appels téléphoniques émis par le groupe Saint- Viateur
« Dans l’article précité, il est écrit : « Le directeur de l’école déclare avoir alerté pour une première fois les forces de l’ordre, précisément le commissariat de police de l’arrondissement de Bogodogo, puis deux autres fois. L’éducateur principal de l’établissement lui aussi a au moins (sic) appelé trois fois mais la police se faisait toujours attendre ». Sans toutefois préjuger de la bonne foi des uns et des autres, j’aimerais souligner que ni le commissariat de police de Bogodogo, ni le commissariat central de police de la ville de Ouagadougou encore moins le groupement des compagnies républicaines de sécurité de Ouagadougou, situé à un jet de pierre du Saint-Viateur, n’ont été saisis à un quelconque moment. Le premier et l’unique appel à l’adresse des services de police est intervenu à 17 heures 58 minutes (fiche à l’appui). C’est à l’issue de cet appel que le directeur de la sûreté de l’Etat a instruit la CRS de se déporter sur les lieux et d’y rétablir l’ordre. La police secours saisie s’y est aussi rendue et a trouvé la CRS sur les lieux. »
Source : Déclaration liminaire du Commissaire Jean Alexandre Darga
Version du directeur du Groupe scolaire Saint- Viateur, le père Céraphin Ouédraogo, à propos des premiers appels émis
« Je pense que ce que nous venons de dire est assez clair, nous avons même les numéros. Il faut comprendre que les nouveaux numéros que la police nous a présentés, ce n’est pas à ces numéros que nous avons appelé. Mais ce sont des numéros que nous avons pratiquement depuis trois ans que nous appelons. L’éducateur principal vous l’a dit, il y a eu des réponses.
Chez moi, il y a eu des réponses également. A chaque fois, ils nous disent qu’ils arrivent (la police), cela veut dire qu’il y a des policiers qui ont répondu. Maintenant, moi je ne veux pas de polémique autour de cette affaire. Les responsables (de la police) disent qu’ils n’ont pas été contactés, ce que je crois, mais les appels ont été bel et bien émis par l’établissement à l’endroit de la police. » Pourquoi n’avoir pas appelé aux numéros connus que sont le 17 et le 1010 ? Question d’un journaliste. Réponse toujours avec le directeur du Saint-Viateur : « Ce sont ces numéros que nous avons toujours utilisés, même en décembre passé (2012) j’utilisais les mêmes numéros pour appeler. Je pensais que c’était plus simple, plus direct d’appeler des gens qui ont l’habitude de voler à notre secours (les policiers). Ce sont des numéros que j’ai dans mon portable et sur mon bureau. Dès qu’il y a un problème, je les appelle. Les numéros sont connus. »