Le président du Faso, Michel Kafando, a inauguré, dans l’après midi du 27 mars 2015, la nouvelle cimenterie Cimfaso, dans la zone industriel de Kossodo, à Ouagadougou. C’est la plus grande cimenterie en Afrique de l’ouest et elle devrait permettre d’accroitre l’offre en ciment de qualité et au meilleur prix pour les populations.
Après avoir visité les imposantes infrastructures de l’usine et au moment de signer le livre d’or, Michel Kafando, qui a pris de longues minutes pour consigner ses impressions, semblait particulièrement inspiré. « Je salue les promoteurs de cette gigantesque réalisation qui est le fruit du génie créateur et du patriotisme burkinabè. C’est un atout pour les emplois qu’elle va générer au profit de la jeunesse burkinabè. Elle est aussi un atout pour l’impact qu’elle aura en termes de développement pour l’intégration de la sous région », a notamment écrit le chef de l’Etat.
La cimenterie qu’il venait ainsi d’inaugurer est le fruit de l’obsession de deux opérateurs économiques burkinabé : Inoussa Kanazoé et Moussa Kouanda. Comme l’a relevé Inoussa Kaboré, le directeur général de la cimenterie, Cimfaso est l’aboutissement d’une véritable aventure. « Pour dire vrai, seuls M. Kanazoé et son associé y ont cru au départ. Nous autres, avons pensé qu’il s’agissait tout juste d’un rêve un peu utopique d’hommes d’affaires mal conseillés, dans un contexte sociopolitique chaotique. Car là où tout bon économiste aurait recommandé la prudence, nos deux hommes s’activaient à achever leur investissements. Ils savaient très précisément ce qu’ils faisaient », a confessé M. Kaboré. Les deux associés réussiront ainsi à mobiliser 30 milliards de FCFA pour la construction de Cimfaso, avec le concours des banques de la place qui ont assuré le financement du projet à hauteur de 50%.
Mettre fin à la spéculation
Située dans la zone industrielle de Kossodo, l’unité industrielle Cimfaso a une capacité de production de 1 000 000 de tonnes par an, extensible à 1 200 000 tonnes. La cimenterie, qui est l’une des plus grandes en Afrique de l’Ouest, va générer au moins 1 000 emplois directs et indirects. Le lancement des activités de l’usine permettra, aux dires de ses responsables, d’accroitre l’offre en ciment de qualité aux populations, aux institutions publiques et privées pour la réalisation de différents chantiers, d’endiguer les pénuries périodiques et de mettre fin à la spéculation.
Cimfaso propose trois qualités de ciment en fonction du type de réalisation. Le CEM I 42.5 contenu dans un sac rouge, est plus adapté pour les ouvrages en béton armé, routes et autoroutes, centrales thermiques… Il coûte 114 000 FCFA la tonne. Le CEM II 42.5 a une capacité de rétention d’eau élevée et donne au béton une meilleure ouvrabilité. Son sac est de couleur bleue et il coûte 112 500 FCFA la tonne.
La dernière qualité qu’est le CEM II 32.5 avec son sac vert, convient pour le béton armé ou non, le dallage, les carrelages ou encore les fondations superficielles. Notons qu’en plus de ces trois qualités, la société met à la disposition des Burkinabè des ciments spéciaux, qui sont produits sur commande. Il s’agit du CEM I 52.5.
A terme, selon les promoteurs de Cimfaso, les prix pourront connaitre une baisse. « Il y a trois nouveaux cimentiers. Forcement, cela va jouer sur le prix du ciment dans deux ou trois mois », promet Inoussa Kanazoé.
Respect des mesures sociales et environnementales
Pour s’assurer que le ciment mis à la disposition des Burkinabè et des pays de la sous région répond aux normes et est de haute qualité, Cimfaso a mis en place un laboratoire de contrôle doté d’équipements à la pointe de la technologie. La cimenterie s’est également adossée au savoir-faire d’un des plus grands leaders mondial du ciment, Holcim, dont la réputation dans le domaine n’est plus à faire.
« Nous avons signé un contrat d’assistance technique avec le numéro 1 au monde qui est une grande cimenterie qui s’appelle Holcim. C’est pour nous permettre de profiter de leur expérience et savoir faire pour produire un ciment de qualité », explique Inoussa Kanazoé.
Le président du Faso, dans son discours prononcé par le ministre en charge du Commerce, Hippolyte Dah, félicité et encouragé l’initiative qui participe à la relance du secteur industriel et à la lutte contre le chômage des jeunes et des femmes. Il a promis de poursuivre l’accompagnement de Cimfaso, en exhortant la cimenterie à respecter « l’ensemble des clauses contenues dans la convention d’investissement signée avec l’Etat » et à « se comporter en entreprise citoyenne, respectueuses des lois et règlements et des mesures sociales et environnementales ».
Un message qui semble être passé : en marge de la cérémonie d’inauguration, deux chèques d’une valeur totale de 50 millions de FCFA ont été remis par Cimfaso aux jeunes et aux femmes de l’arrondissement 4 de Ouagadougou.
A noter que dans le cadre du consortium « CIM-METAL groupe » mis en place par les deux promoteurs, d’autres projets verront le jour. L’un d’entre eux sera une fonderie moderne qui sera inaugurée en décembre prochain.
DTS