Ouagadougou - Les Etats généraux de la justice au Burkina Faso, débutés mardi dernier à Ouagadougou, ont pris fin samedi par la signature d’un Pacte national pour le renouveau de la justice.
Ce document, fort d'une série d'engagements, est constitué de huit chapitres et de 114 articles.
Il a été signé, au terme des Etats généraux, par les premières autorités du Burkina dont le président du Faso, Michel Kafando, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida et le président du Conseil national de la Transition (CNT), Moumina Chériff Sy.
Pour la mise en œuvre du Pacte national pour le renouveau de la justice, il est prévu l'existence d'un mécanisme de veille, de suivi et d'interpellation. Il fait partie intégrante du pacte et est dénommé Autorité de mise en œuvre du Pacte (AMP).
L'AMP, peut-on lire à l'article 112 du document, ‘'veille à la mise en œuvre du Pacte par les signataires, en assure le suivi et interpelle le cas échéant, les signataires en cas de violation''.
L'article suivant précise que ‘'la création de l'AMP, ses attributions, sa composition, son organisation, son fonctionnement et les mesures de protection de ses membres seront consacrées formellement par une loi''.
Il ressort qu'un plan d'action pour la mise en œuvre des engagements du pacte doit être élaboré.
Les conclusions des Etats généraux de la Justice ont mis en exergue les nombreuses insuffisances du pouvoir judiciaire au Burkina Faso, ‘'causes de la rupture de confiance d'avec les citoyens''.
Il s'agit, entre autres, de l'influence du politique remettant en cause son indépendance, de la division interne des acteurs du pouvoir judiciaire, de la fragilité des magistrats face aux pouvoirs économiques et politiques.
Les participants aux assises ont également relevé l'inadéquation et l'insuffisance des moyens mis à la disposition des acteurs de la justice, l'insuffisance et l'inadéquation de la formation des acteurs de la justice.
Ils indexent aussi l'insécurité juridique et économique, la désagrégation des valeurs éthiques liées aux métiers de justice engendrant la violation des règles déontologiques et des tares comme la corruption, l'impunité, l'incivisme et le laxisme.
ALK/cat/APA