Le Centre de coordination des ressources en eau (CCRE) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en collaboration avec Global water initiative(GWI) organise, les 25 et 26 mars 2015 à Ouagadougou, un atelier régional de mise en œuvre des recommandations de la CEDEAO sur les grandes infrastructures hydrauliques en Afrique de l’Ouest : aspects économique. Il s’agit de développer des outils et des approches consensuelles pour la mise en œuvre.
Pourquoi les populations, qui constituent les premières bénéficiaires des barrages (hydroagricoles) ne sont pas à mesure de dire que le panier de la ménagère a substantiellement évolué ? Pourquoi la pauvreté au lieu de diminuer dans ces localités, ne fait que s’empirer ? Au lieu de crier un ouf de soulagement, c’est plutôt un sentiment de vie de misère qui se lie sur les visages. Pour trouver des solutions à cette situation, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a mis en place le dialogue des barrages. Lequel dialogue a permis d’élaborer 6 axes, 25 recommandations et 77 mesures. Les 25 et 26 mars 2015, les experts du domaine se sont réunis pour partager leur expérience en matière de résultats économiques et financiers en vue d’une mise en œuvre effective des recommandations. « C’est aussi une opportunité pour les experts de la sous-région de trouver une approche pour évaluer l’impact économique des grands barrages », a ajouté le directeur du Centre de coordination des ressources en eau (CCRE), Wilson Ibrahim Babatundé.
Des avantages pour la population
Selon l’expert du Mali, Nouradine Zakaria Touré, dans les recommandations, c’est surtout les aspects économiques et financiers des barrages notamment, en termes de revenus économiques aux populations qui sont au centre des préoccupations. Le consultant Edmond Kaboré dans sa communication qui a porté sur une étude comparative du projet de Bagré a expliqué que quand on fait un projet de barrage, il ya toujours un coût d’opportunité dont il faut tenir compte. Actuellement, toutes les études ignorent ces aspects. Pour lui, il s’agit donc de revisiter toutes les études de faisabilité qui ont été faites, voir si le barrage déjà construit a été bien planifié dans le temps et si toutes les décisions qui ont motivé les investissements de celui-ci , ont été prises de façon éclaire et si ces décisions sont pertinentes aujourd’hui pour justifier l’investissement. « Si on prend le cas du barrage de Bagré, dans les études de faisabilité, on avait prévu de faire 50 000 hectares en 6 ans, et aujourd’hui en 16 ans, nous avons réalisé que 3380 hectares, ce qui est peu et n’est pas rentable. Les populations locales devraient être bénéficiaires de ces investissements mais il n’en est pas le cas car ils n’ont même pas d’électricité chez eux», a indiqué le consultant. Il s’agit de permettre aux bénéficiaires en termes clairs, à écouter M. Touré, «de bénéficier des revenus de l’électricité vendue. Une partie doit être destinée au développement des populations. On doit aménager des terres irriguées conformes au nombre des populations déplacées, construire des routes, des centres de santé, servir de l’électricité dans les villages traversés par les poteaux électriques». Il faut donc travailler à optimiser la rentabilité de ces grands ouvrages et à faire également des évaluations au bout de 10, 20 ans pour voir si réellement ce qui était initialement prévu, a été réalisé de façon pertinente. Et le consultant de préciser, par ailleurs, que cette étude est assez instructive et pourrait servir dans la réalisation du barrage de Samandéni.
Fleur BIRBA
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