Le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, a accordé une audience au président du Fonds des Nations unies pour la lutte contre le Sida et la Tuberculose (UNITAID), Philippe Douste-Blazy, le lundi 18 février 2013, au palais de Kosyam à Ouagadougou. Celui-ci est venu défendre son idée d’une « mondialisation solidaire ».
De la teneur des échanges qu’il a eus avec le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, le président du Fonds des Nations unies pour la lutte contre le Sida et la Tuberculose (UNITAID), Philippe Douste-Blazy, a déclaré être porteur d’un message d’amitié et de remerciement du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon à son hôte pour ses efforts de médiation en faveur de la paix dans la sous-région ouest-africaine.
Il a également confié que les entretiens ont porté sur un sujet qui lui tient à cœur : celui de trouver de nouvelles sources de financement pour aider les pays en développement en vue de diminuer le nombre de pauvres dans le monde. « Il y a des besoins de plus en plus importants notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’alimentation, de l’assainissement (…) mais, en même temps, il y a de moins en moins d’argent disponible dans le budget des pays occidentaux qui vivent une crise économique et financière depuis 2008. Il y a un effet ciseau avec des besoins qui explosent et des recettes qui diminuent. En cela, il faut trouver des solutions », a-t-il expliqué. Et d’ajouter que l’une des solutions est de demander davantage d’argent aux pays émergents. Pour ce faire, M. Douste-Blazy a préconisé la création de nouvelles sources de financement à partir d’activités mondialisées comme les billets d’avion, les transactions financières, Internet, la téléphonie mobile. « Nous avons commencé en 2006 et la France a montré l’exemple. Ensuite d’autres pays comme la Norvège, le Royaume-Uni, le Brésil, le Chili ont emboîté le pas. Nous avons créé UNITAID afin de lutter contre trois épidémies qui sont le sida, la tuberculose et le paludisme », a-t-il indiqué. Selon le président de l’UNITAID, l’institution compte aujourd’hui 15 pays membres. De même, il a souligné qu’avec « une petite contribution de 1 euro sur chaque billet d’avion », UNITAID a pu récolter en cinq ans, plus de 1000 milliards de F CFA.
« Nous soignons 322 millions d’êtres humains contre le paludisme, 8 millions et demi contre la tuberculose et 8 enfants sur 10 sont traités contre le Sida », a énuméré M. Douste-Blazy. Il a loué les mérites du Président Compaoré qui, de son avis, a été le premier parmi ses pairs africains à accepter cette idée et le Burkina Faso a adopté une loi dans ce sens. Par ailleurs, il signalé que l’institution a octroyé environ 3 milliards de F CFA au « pays des Hommes intègres » en vue d’aider les femmes enceintes vivant avec le VIH/Sida et financer les antirétroviraux pour les enfants... C’est pour cette raison qu’il a affirmé être venu s’assurer que cette somme qui est transmise au budget de l’Etat burkinabè est utilisée à bon escient.