Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 697 du 18/2/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Sommet extraordinaire de la CEN-SAD : Renaissance ou deuil de l’organisation ?
Publié le mardi 19 fevrier 2013   |  Le Quotidien


Ouverture
© AFP par DR
Ouverture du sommet extraordinaire du CEN SAD (Communauté des Etats sahélo-sahariens) à N`Djaména au Tchad
Samedi 16 fevrier 2013. N`Djamena (Tchad)


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD). Vous vous souvenez certainement de cette organisation sous-régionale créée un certain 4 février 1998 par le guide libyen, Mouammar Kadhafi et ses affidés. Cette organisation, on se rappelle, avait, à l’époque, retenu toutes les attentions et déchainé toutes sortes de passions en ce sens qu’elle caressait l’ambition de surplomber l’Union africaine. Fondée à l’époque par les présidents libyen Mouammar Kadhafi, soudanais Oumar El Béchir, malien Amadou Toumani Touré, burkinabè Blaise Compaoré et tchadien Idriss Déby Itno, la CEN-SAD, depuis un certain temps était à bout de souffle. A juste raison, puisque celui qui en était l’instigateur et le principal bailleur de fonds, n’est plus de ce monde. Dès lors, s’ouvre une longue période de traversée du désert au point que les rencontres entre chefs d’Etat de l’organisation seront totalement renvoyées aux calendes libyennes. Et c’est finalement le 16 février dernier que les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEN-SAD, sans bien sûr le leader historique de l’organisation, “ Le roi des rois d’Afrique“, se sont retrouvés en sommet extraordinaire à N’Djamena au Tchad, pour tenter de donner un nouveau souffle à l’organisation. Ainsi donc, il s’est agi pour eux, au détour d’une journée, de refonder et de redynamiser la CEN-SAD en mettant en place, disent-ils, « un instrument mieux outillé et efficace dans la lutte pour le développement et contre l’insécurité et l’instabilité dans l’espace sahélo-saharien ».

Voilà ainsi décliné le menu de la rencontre des chefs d’Etat des pays ayant majoritairement en partage le Sahara dont la principale richesse est le soleil et l’insécurité. En consacrant ce sommet extraordinaire de la CEN-SAD post-Kadhafi à la paix et à la sécurité dans l’espace sahélo-saharien, avec en toile de fond la situation sécuritaire au Mali, nous ne pouvons nous contenir de déduire que ces chefs d’Etat ont manqué l’occasion de ne pas se réunir. Car, visiblement, l’insécurité qui mine la bande sahélo-saharienne ne date pas d’aujourd’hui, et s’il fallait attendre ce sommet de ces chefs d’Etat, on serait définitivement plongé dans une spirale de violence. C’est donc dire que les chefs d’Etat de la CEN-SAD aurait fait l’économie du choix du thème. La preuve, l’organisation, elle-même, est plongée depuis la disparition de son fondateur dans une insécurité financière du fait de la rareté des fonds devant servir à son auto-fonctionnement ou d’un parrain de la trempe de Kadhafi. Plus étonnant encore, c’est maintenant que ces chefs d’Etat ont abordé la situation sécuritaire au Mali.

De deux choses, l’une : soit les chefs d’Etat de la CEN-SAD se rient de l’opinion nationale, soit ils se moquent de toutes ces bonnes volontés qui se sont engagées dans la sécurisation du septentrion malien. En effet, ce n’est pas après que l’opération Serval menée par les troupes françaises qui aura permis de quasiment libérer le Nord-Mali des mains des groupes islamistes armés et des narcotrafiquants qu’il faille se réunir pour poser le problème. Car, l’heure n’est plus aux réunions ou encore aux beaux discours, mais à l’action. Aujourd’hui, plus d’une année après le début de la crise, les 2/3 du territoire malien était plongé dans une insécurité totale sans que les chefs d’Etat de l’organisation ne daignent même se retrouver, pour ne pas dire se pencher sur la question, encore moins pour lever le un seul doigt. Ils agissent en “médecins après la mort“, dans une institution devenue l’ombre d’elle-même, une organisation qui n’existe que par le nom. On pourrait, à la limite, concéder au président tchadien cette lucidité intellectuelle lorsqu’il affirme que le bilan global de la CEN-SAD est peu glorieux 12 ans après sa création. Effectivement pour un bilan très insatisfaisant, il en est un. Car, depuis sa création, excepté le caractère propagandiste pour lequel l’avait créé le colonel Kadhafi, on peut affirmer sans risque de se tromper que l’organisation a brillé par son manque criard de résultats.

Toutefois, une chose est à saluer. On le sait, la guerre, ce sont les moyens, en d’autres termes l’argent. Et c’est en cela que le don de 500 millions de F CFA offert par l’organisation pourrait bien évidemment contribuer à résoudre la crise malienne.

Soyons lucides, cette rencontre à elle-seule ne saurait donner un souffle nouveau à la CEN-SAD. Il va falloir que les promesses de recadrage des activités sur la culture de la paix et de la stabilité, le développement durable et l’intégration sous toutes ses formes soient tenues. Car ces déclarations d’intention n’auront de sens que si elles s’accompagnent de volonté politique réelle et de moyens conséquents .

La Rédaction

 Commentaires