691 bureaux de vote situés dans 102 communes réparties sur l’étendue du territoire national avec soixante (60) partis et formations politiques en lice. Ce sont les chiffres des élections municipales complémentaires du Burkina Faso qui se déroulent ce 17 février 2013. A Ouagadougou, pour ce qui concerne la plupart des bureaux de vote parcourus, ces « complémentaires » se démarquent de façon nette, comparées à celles du 2 décembre dernier, par la non affluence des électeurs concernés par cette reprise du scrutin électoral dans la matinée du 17 février.
Sur environ 490 inscrits sur la liste de chaque bureau de vote dans l’arrondissement 3 de Ouagadougou, jusqu’à 14h de l’après-midi de ce jour, date de la reprise des élections municipales complémentaires au Burkina Faso, seulement une trentaine d’électeurs sont venus s’acquitter de leur devoir civique. Le même constat est fait dans plusieurs bureaux de vote dans les arrondissements 1, 3 et 10.
Un nombre jugé insuffisant par la plupart des acteurs de la chaîne électorale. « En venant ici ce matin, j’ai croisé un groupe de gens qui m’ont demandé s’il y avait élection aujourd’hui », confie un électeur au lycée Saint Viateur dans l’arrondissement 10 de Ouagadougou. Les raisons : chacun y va de son explication. Pour Pélagie Sawadogo, présidente du bureau n°3 du camp Sangoulé Lamizana, le véritable problème est le manque d’information à la base. Et la phase incombe aux partis politiques qui n’ont pas joué leur rôle.
« … les responsables de partis n’ont pas pris très au sérieux ces élections complémentaires »
Chose curieuse, un représentant de l’ADF/RDA, Ahmed Faouzi Sawadogo, ne savait même pas dans quel bureau de vote il devait superviser parce que selon les consignes qui lui ont été données, il devait superviser au bureau de vote n°2 qui pourtant n’était pas concerné par la reprise. Il accuse de ce fait les responsables de partis qui n’ont pas pris très au sérieux ces élections complémentaires. « Les partis politiques n’ont pas battu campagne », affirme un électeur au lycée Saint Viateur. « Nous avons informé les gens, seulement ils sont fatigués, découragés par ce qui s’est passé en décembre », se défend un délégué de l’UPC dans ledit lycée.
D’autres par contre accusent la CAN qui a noyé aussi bien la campagne que le vote lui-même. C’est ce qu’avance un électeur qui a requis l’anonymat.
Quelques difficultés
En plus de la question de l’affluence, quelques difficultés sont enregistrées. La question de la non concordance des numéros des bureaux de vote à ceux des cartes d’électeurs s’est encore posée. Mais la CENI a essayé d’y trouver une réponse en postant dans chaque centre de vote un opérateur chargé de guider les électeurs. Mais ces derniers ne manquent pas de s’en plaindre car leur prenant un temps superflu.
Dans l’arrondissement 3, ce sont les urnes qui avaient un problème. Pour Sébatien, président d’un bureau de vote, cette fois-ci, les urnes ne sont pas adaptées et les scellés ont du mal à s’insérer dans les trous prévus à cet effet. Mais n’ayant reçu aucune consigne en la matière pendant la formation, lui et les autres membres de son bureau ont jugé bon de faire avec en scellant comme ils le peuvent sans tenter d’agrandir les trous de peur d’être « des hors la loi ».
Mais, à leur grande surprise, un représentant du conseil d’Etat jugera que leur conduite pourra être classée dans la catégorie des irrégularités pouvant entacher les élections. Saïdou Tiemtoré, président du bureau n°2 de l’ex-mairie de Boulmiougou, a, pour sa part, trouvé comme solution d’agrandir les trous avec pour témoins tous les autres membres du bureau et les représentants de partis politiques et de la société civile. Question qui mérite pour le futur d’être éclairci pour une bonne marche de la démocratie burkinabè.