Le Président du Faso, Blaise Compaoré et neuf de ses pairs ont participé, le samedi 16 février 2013, à N’Djamena, au Tchad, aux côtés du Président Idriss Deby Itno, au sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD). La rencontre a consacré la renaissance de l’organisation.
Adieu à la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), à la sauce Mouammar Kadhafi ! Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEN-SAD, tenu à N’Djamena, au Tchad, le 16 février 2013, appelé celui du renouveau, de la refondation et de la renaissance, a débouché sur l’adoption d’un traité révisé de l’organisation, avec la création de deux comités permanents. Le premier est chargé de la paix et de la sécurité dans l’espace et le deuxième, du développement durable.
Les onze chefs d’Etat présents, dont le Président du Faso, Blaise Compaoré, ainsi que des représentants des 17 autres pays de la CEN-SAD ont signé ledit traité révisé, à la grande satisfaction du président tchadien, Idriss Deby Itno, hôte de la rencontre. Après la signature du traité, preuve de la volonté des pays membres de remettre leur organisation sur de bons rails, le président Deby a invité « ses frères chefs d’Etat et les représentants des autres pays », à appuyer sur l’accélérateur, de sorte que d’ici au prochain sommet prévu au Maroc, à une date qui sera fixée ultérieurement, le traité entre en vigueur. Il a indiqué le chemin à parcourir : « il faut au moins 15 ratifications pour sortir la CEN-SAD de sa léthargie ».
Le sommet a également adopté le règlement intérieur de la Conférence des chefs d’Etat et/ou de gouvernement, celui du Conseil exécutif, le règlement financier de la Communauté et les statuts et règlement intérieur du personnel de la communauté.
Une organisation ne peut pas bien fonctionner et être indépendante, si ses membres ne paient pas leurs cotisations. C’est dans ce sens que la Conférence a demandé aux Etats membres de payer leurs contributions au budget de la communauté, sur la base du barème décidé, à l’occasion de sa 12ème session ordinaire, tenue en juillet 2010 à N’Djamena. Les représentants de la Commission de l’Union africaine, de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) ont exprimé la disponibilité de leurs institutions respectives à renforcer et développer des relations de coopération et de partenariat avec la CEN-SAD. Ceci, au regard de la similitude des objectifs poursuivis dans les domaines de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits et également, en matière de développement socioéconomique.
Espace CEN-SAD, nid de crises et de conflits !
La session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et/ou de gouvernement a exprimé sa grande préoccupation face à la dégradation de la situation sécuritaire d’ensemble, notamment du fait de l’existence de groupes terroristes et des conséquences du printemps arabe dans les pays concernés. C’est ainsi que les uns et les autres ont été invité à mutualiser les moyens pour barrer la route aux terroristes et autres narcotrafiquants qui mettent à mal la stabilité des pays de la région. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont appelé à la solidarité à l’endroit de tous les pays membres en proie aux crises. C’est le cas du Mali, du Soudan, du Soudan du Sud, de la Centrafrique, de la Somalie, de la Libye, etc. Ils ont réaffirmé leur soutien et leur volonté à être aux côtés de ces pays frères pour les ramener sur la voie de la stabilité. La Conférence a, d’ailleurs, relevé l’intime relation entre la sécurité et le développement et a prôné la poursuite des efforts internationaux et régionaux pour prévenir, gérer et régler les crises et conflits, développer la concorde, la fraternité et le bon voisinage constructifs.
Mais pour Idriss Deby Itno, président en exercice de la CEN-SAD, il est temps pour les Etats africains de prendre leurs responsabilités, leur destin en main. Il a affirmé que les Africains ne peuvent pas se complaire dans cette incapacité à assurer leur propre sécurité, un demi-siècle après les indépendances.
Après tout, le président Deby a retenu une bonne moisson du sommet de N’Djamena. « Au terme de nos travaux, nous pouvons être fier d’avoir atteint l’objectif que nous nous sommes fixé en 2010, à savoir la restructuration de notre organisation qui avait tendance à s’écarter du chemin que nous lui avons tracé, à sa naissance », a-t-il souligné.
Le sommet extraordinaire de la CEN-SAD a enregistré la participation de 10 chefs d’Etat, en plus de Idriss Deby Itno. Il s’agit des chefs d’Etat du Bénin, Thomas Boni Yayi, du Burkina Faso, Blaise Compaoré, de la Centrafrique, François Bozizé, de la Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, de Djibouti, Ismail Oumar Guelleh, du Mali, Dioncounda Traoré, de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, du Niger, Issoufou Mahamoudou, du Sénégal, Macky Sall, du Soudan, Omar Hassan Al Béchir et du Tchad, Idriss Deby Itno. Le Premier ministre de la Libye, Ali Zeidan et celui de l’Egypte, Hecham Qandil, ont également participé au sommet dit de la renaissance de la CEN-SAD.