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Moise Sawadogo, président de l’ODT : « Si nous mentions, nous n’aurions pas obtenu ces résultats »
Publié le samedi 16 fevrier 2013   |  Burkina24


Moise
© Autre presse par DR
Moise Sawadogo, président de l’Organisation pour la démocratie et le travail ODT


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l’Organisation pour la démocratie et le travail (ODT) figure parmi l’une des révélations politiques à l’issue des élections couplées de 2012. En effet, avec un député à l’Assemblée nationale, une mairie arrachée à Guibaré dans la province du Bam et la confiance de 62 000 Burkinabè, le parti de l’entrepreneur et ingénieur en télécommunications, Moise Sawadogo, a réussi à faire mieux que certains ténors de la faune politique au Faso. Le secret ? Avoir une vision, se fixer une mission et … ne pas raconter de mensonges ! En tout cas, c’est ce que déclare Moise Sawadogo dans cette interview où il s’exprime sur d’autres sujets.

Burkina 24 : Avec un député et un maire obtenus à l’issue des élections couplées de 2012, l’ODT a surpris. Qu’est-ce qui explique ce score ?

Moise Sawadogo : L’ODT est un parti de la mouvance présidentielle. Il a une vision et une mission. Notre vision consiste à être le principal parti politique au Burkina Faso. Notre mission est de donner à tous les citoyens burkinabè le bien-être social et le minimum vital tout en les incitant à un changement positif.

Nous avons commencé à travailler depuis dix ans. Notre première participation à une élection date de 2007 où nous n’étions représentés que dans trois provinces. On avait eu 6000 voix. Nous avons alors travaillé pendant les cinq années qui ont suivi. Rien ne peut se faire brutalement, surtout en matière politique. Ceux qui partent trop vite se cassent les dents. En 2012, nous étions présents dans 19 provinces et obtenu 62 000 voix aux législatives. En 2017, nous prévoyons de couvrir les 45 provinces.

« Il ne sert à rien de mentir aux gens »

Burkina 24 : Quel type de discours tenez-vous aux populations et aux potentiels électeurs ?

Moise Sawadogo : Simplement, le discours de la franchise. Il ne sert à rien de mentir aux gens. Les gens aiment à dire que les politiciens sont des menteurs. Non ! Si tu es menteur, tu es un menteur. Ce n’est pas la politique.

Burkina 24 : Justement, les opposants ont tendance à dire lors de leur campagne que le CDP et les « mouvanciers » sont des menteurs. Que répondez-vous à cela ?

Moise Sawadogo : Ce n’est pas que je suis d’accord avec ce qui se raconte sur le CDP. Mais le CDP est un parti où il y a beaucoup de gens. Et si parmi ces gens il y a des menteurs, ben, l’homme c’est l’homme. Même dans mon parti, je ne peux pas dire qu’il n’y pas de menteurs. Mais nous ne prônons pas le mensonge. Je suis persuadé que si on mentait aux gens, on n’allait pas avoir ces résultats.

Burkina 24 : Vous avez de bons rapports avec le CDP ?

Moise Sawadogo : Nous avons de bons rapports avec le CDP. Mais nous sommes actuellement en campagne et il peut y avoir des couacs sur le terrain et ça c’est normal. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes des ennemis.

Burkina 24 : Sur le terrain donc, vous vous attaquez ?

Moise Sawadogo : C’est normal ! Nous sommes tous des fils du pays. Nous visons le même objectif. Ce sont les chemins qui diffèrent.

Burkina 24 : Mais vous soutenez le programme du président du Faso ?

Moise Sawadogo : Nous soutenons le programme du président du Faso. Il nous a consultés pour ce programme et a demandé à chacun de nous de faire une contribution. En tant qu’AMP, nous avons écrit pour qu’il puisse ajouter à son programme.

Burkina 24 : Dans ce cas, est-ce que vous avez des visées sur le fauteuil présidentiel en 2015 ?

Moise Sawadogo : On ne peut pas se prononcer pour le moment.

Burkina 24 : Pourquoi ?

Moise Sawadogo : Tout simplement, parce que nous n’avons même pas encore fini nos élections d’abord. Après (les élections, NDLR), nous allons faire un bilan. Je suis le président, mais je ne décide pas seul. C’est le congrès qui décidera si nous participerons aux élections de 2015. Mais ce n’est pas encore précis à la date où nous sommes.

Burkina 24 : Néanmoins, quelle est votre lecture sur les dernières prises de position, notamment sur la modification de l’article 37 de la Constitution ? Etes-vous de ceux qui militent pour un référendum ou pour ceux qui sont contre toute idée de modification ?

Moise Sawadogo : Notre parti est celui de la démocratie. Dans la Constitution, on n’a pas vu un texte qui dit qu’on ne peut pas réviser l’article 37. Je me base sur les textes. Dans ce cadre précis, l’article 37 est bel et bien révisable. Il n’est pas inscrit dans les articles non révisables.

Burkina 24 : Etes-vous d’accord pour cette révision ?

Moise Sawadogo : Je suis textuel. Les sentiments et les réalités ne sont pas les mêmes. Je vois où vous voulez en venir. Les gens disent que Blaise Compaoré a duré, il faut qu’il parte. Ce n’est pas ce qu’il a fait de bien ou de mal qui intéresse les gens. Mais ce sont des considérations d’ordre sentimental. Or nous sommes dans le domaine des textes.

Nous devons écouter le peuple et non les propos de deux ou trois personnes. En démocratie, le peuple est constitué d’une majorité et d’une minorité. Laissons le choix au peuple parce que la révision de l’Article 37 ne veut pas seulement dire que Blaise Compaoré doit se représenter. Mais ce n’est pas ma position. Prenons l’exemple d’Abdoulaye Wade au Sénégal. Si Blaise Compaoré se présente et que vous ne voulez pas de lui, vous votez contre. Il faut faire parler le peuple. Il ne faut pas qu’on décide à notre place.

Burkina 24 : Parlant justement de vote, les élections complémentaires auront lieu le 17 février. L’ODT est présent dans combien de régions ?

Moise Sawadogo : Nous sommes au Centre-Nord et au Centre. Nous sommes dans les provinces du Bam et du Kadiogo. Nous sommes à Ouagadougou dans les arrondissements 4 et 10 et dans les bureaux de vote de l’arrondissement 6 et 8.

Burkina 24 : Vous avez toujours les reins solides après les élections passées ?

Moise Sawadogo : Nous n’avons plus les reins solides, il faut le reconnaître ! Mais nous mettrons les moyens qui sont à notre disposition.

Burkina 24 : La stratégie de mobilisation reste la même ?

Sawadogo : C’est la franchise. Est-ce que toutes ces personnes qui avaient menti à ces gens (lors de la campagne des élections couplées de décembre 2012, NDLR), est-ce qu’elles peuvent repartir encore les voir ? Mais nous, nous n’avions pas menti et nous pouvons retourner. Ce sont nos parents, nos enfants, nos femmes, si vous partez leur mentir, il y aura un jour où vous ne pourrez pas les regarder en face.

Burkina 24 : Un message à l’endroit de vos potentiels électeurs et de vos militants ?

Moise Sawadogo : C’est de garder courage. La politique est une lutte de longue haleine. Croyez en nous. Nous avançons lentement et sûrement. Je compte beaucoup sur eux pour nous faire confiance. Je profite de votre micro pour remercier tous ceux qui ont voté ODT. Avec le député et la mairie que nous avons obtenus, nous allons leur montrer qu’ils n’ont pas voté inutile. Dans cinq ans, nous ferons le bilan. Nous leur demandons de voter encore plus large pour que nous puissions devenir le principal parti au Burkina Faso.

Propos recueillis par Abdou ZOURE

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