Le premier ministre Luc Adolphe Tiao, renouant avec ses propos va-t-en-guerre contre la corruption, a réitérée sa détermination à lutter contre ce fléau en ces termes : « aucun responsable ne sera protégé « . Il a, en conséquence, de quoi annoncer pour avant fin décembre, des assises nationales sur la corruption. On a envie de demander pourquoi faire grand dieu !
Des grands raouts de ce genre, on en a soupé dans tous les accommodements et dans tous les domaines. Le mal est suffisamment identifié. Il est loin le temps où les gens du pouvoir poussaient des cris de veuves effarouchées quand on dénonçait la corruption au Burkina Faso. Des études des plus sérieuses ont prouvées la gravité du mal. Ce n’est ni le REN-LAC, ni l’Assemblé Nationale, et encore moins le sieur Bigot qui diront le contraire. Quand on a cerné, diagnostiqué une maladie on passe au traitement. De la même façon, quand une infraction est établie après enquête, on passe au jugement.
Ce que les burkinabè demandent après la foultitude d’études, de rapports, d’enquêtes (même du parlement), c’est que l’on passe aux actes. Annoncer des assises nationales, c’est de la rigolade, de la plaisanterie de mauvais goût. C’est vrai que nous avançons vers des élections couplées et que le pouvoir doit préparer des répliques pour des accusations à venir relatives notamment à la corruption, mais la trouvaille n’est pas géniale. En vérité, elle a tout d’une insulte à la patience et à l’intelligence des burkinabè.
A la place, que l’on crée une cours de discipline budgétaire, que l’on mette sur pieds une juridiction chargée, comme au Sénégal, de réprimer les enrichissements indus …. que l’on renvoie devant les juridictions compétentes les faits révélés par les dernières enquête parlementaires, au lieu de convoquer une instance budgétivore de plus pour énerver la galerie et tenter s’abuser de la bonne foi du peuple !