Le Comité national de lutte contre la drogue (CNLD) tient, les 14 et 15 février 2013 à Ouagadougou, la 11e session ordinaire de son Assemblée générale. A l’occasion, les membres de la structure vont passer en revue les activités de l’année écoulée et planifier celles de l’année en cours.
L’examen situationnel du phénomène de la drogue au Burkina en 2012 laisse apparaître une « baisse notable » des quantités de produits saisis dans certains domaines. C’est le rapport du Secrétaire permanent (SP) du Comité national de lutte contre la drogue (CNLD), le commissaire Amadé Bélem, fait au cours de la 11e session ordinaire du comité, les 14 et 15 février 2013. A l’entendre, 17 tonnes de cannabis ont été saisies en 2012 contre 32 tonnes en 2011, avec l’aide des forces de sécurité. Au cours de l’année dernière, a-t-il poursuivi, 8 tonnes de médicaments de rue ont été interceptées contre 9 tonnes en 2011. Pour l’héroïne, 0,2 kilogramme a été saisi l’an passé contre 0,0202 kilogramme en 2011. Pour autant, a-t-il relativisé, l’on note une « hausse considérable » des quantités enregistrées en matière de cocaïne, notamment 3,88 kilogrammes en 2012 contre 0,253 kilogramme en 2011. Aussi M. Bélem a-t-il évoqué un « nombre croissant » de consommateurs des produits psychoactifs. Les chiffres de 2012 font état de 1063 enfants et jeunes toxicodépendants, de 269 personnes interpellées et déférées dans les maisons d’arrêt du ressort de la Cour d’Appel de Bobo-Dioulasso et de 141 personnes pour celle de Ouagadougou. Faisant remarquer que l’examen situationnel ne touche pas les sites aurifères, cadre privilégié de la consommation des produits dopants, le SP du CNLD a regretté que les faits cités se rencontrent dans le milieu scolaire et celui des enfants de la rue.
Un centre de prise en charge des toxicomanes souhaité
Au regard de ce qui précède, il a affirmé que le phénomène de la drogue demeure une situation préoccupante au Burkina, et que ce n’est pas pour autant que le CNLD reculera. Des actions de sensibilisation et de formation, a-t-il ajouté, ont été menées par le comité au cours de l’année 2012, avec à la clé, un taux d’exécution des activités programmées d’environ 80%. Une performance qui, selon lui, s’explique en « grande partie par les efforts financiers du gouvernement au profit du comité ». Au-delà du bilan des activités de l’année 2012 qui retiendra leur attention, les participants à la rencontre vont se pencher sur celles à entreprendre au cours de l’année 2013 pour intensifier la lutte contre la drogue. Déjà, et au titre des actions futures à mener, le SP du CNLD a relevé la « nécessité » et « l’urgence » de créer un centre de prise en charge psychosociale des toxicomanes et de renforcer les capacités opérationnelles des services de répression. Avant de procéder au lancement des travaux, le ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, Dr Jérôme Bougouma, par ailleurs président du CNLD, a félicité les membres du comité pour leurs « efforts inlassables » dans la lutte contre la drogue, les trafics illicites et les crimes associés, malgré la modestie des moyens à eux alloués. Et de les inviter à s’engager davantage, en attendant que des solutions soient trouvées par le gouvernement à leurs difficultés. Du reste, a-t-il opiné, l’exécutif a le souci d’améliorer les performances globales des structures et services. D’où l’adoption courant 2006 du Plan national intégré(PNI) de lutte contre la drogue, les trafics illicites, le terrorisme et la criminalité organisée, « des menaces réelles pour la société », de l’avis du ministre Bougouma. Ayant à ses côtés son homologue de la Santé, Léné Sebgo, vice-président du CNLD, il a invité les participants à mieux circonscrire leurs axes d’intervention et à mener des actions de plaidoyer auprès des institutions et ministères afin de rendre le comité « plus visible » et « plus dynamique ».
