L’enrôlement biométrique qui a officiellement pris fin depuis le 16 août, a donné un taux d’inscription de 55% sur un potentiel de 8 millions d’électeurs. Certains ont, face à ce résultat, reconnu et défendent la nécessité de proroger l’enrôlement biométrique. C’est le cas d’un regroupement de 17 partis et formations politique d’opposition qui a adressé une lettre au Président du Faso le 10 septembre pour solliciter cette prorogation. Une requête qui attend encore une réponse. Mais les responsables de ces partis, eux, estiment avoir attendu assez raisonnablement pour s’adresser à la presse ce jeudi.
La prorogation de l’enrôlement divise. On est d’accord sur le principe, mais pas sur les modalités, en l’occurrence sur les dates. Alors que la CENI proposait de reconduire les opérations jusqu’au 05 septembre, un regroupement de partis et formations politiques, parmi lesquels le parti de Ablassé Ouédraogo qui avait soulever depuis quelques temps ce lièvre, demande une séance de rattrapage qui se déroulera après la saison des pluies, « éventuellement au courant des mois de décembre 2012 ou janvier 2013« , selon leur déclaration à la presse. Pour dire plus clairement, une prorogation qui induira le report de la date des élections.
La demande d’enrôlement reste encore importante, à en croire les porte-parole des 17 partis et formations politiques signataires de la lettre au Président du Faso. Ils n’ont pas manqué de témoignages pour défendre leur requête, convaincu que beaucoup de non-inscrits ne sont pas des abstentionnistes.
La prorogation, un sujet qui divise même l’opposition
Pour Ablassé Ouédraogo, qui avait soulever la question de la prorogation le 29 août à la CENI, et dont le parti est signataire de la lettre au président du Faso, « la date du 02 décembre n’est pas une date fatidique ». On peut et on doit faire mieux, surtout au regard des sommes investis dans les opérations. Pour l’essentiel les mêmes arguments sont revenus, mais cette fois-ci portés par tout un regroupement de 17 partis et formations politiques que ses responsables disent être « pour l’instant » un regroupement autour d’une préoccupation. Ils déplorent en passant l’écart de leurs camarades de l’opposition.
Un membre du présidium l’a d’ailleurs souligné, parlant de l’opposition, « Notre faiblesse c’est la division de l’opposition ». Même à propos de la prorogation qui semble faire l’unanimité au sein de la classe politique, n’en demeure pas moins un sujet qui divise encore cette opposition.
La paix sociale comme enjeu
Ce qui est en jeu, à écouter les responsables du regroupement, c’est la paix et la démocratie même: « les partis et formations politiques signataires de la lettre au Président du Faso, tiennent à attirer l’attention […] sur les risques importants pour la paix sociale que représente un scrutin, de surcroit couplé, organisé et tenu […] en forçant les délais de façon à écarter de fait une large frange de la classe politique. » Se défendant d’être des va-t-en guerre, pour ce regroupement, l’essentiel reste des lendemains d’élections paisibles, dans une sous-région où les processus électoraux s’achèvent souvent dans les crises.