Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, est revenu sur la place qu’occupe le secteur de la culture dans la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). De ce fait, il a été question, ces derniers temps, de toilettage de textes relatifs à l’entrepreneuriat culturel et au statut de l’artiste.
Le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale a décliné les axes prioritaires de son gouvernement en matière de culture. Après avoir défini la culture comme faisant « partie des identifiants d’un individu et d’une communauté pour qui elle constitue un référent de relation sociale », Luc Adolphe Tiao pense que « Les secteurs de la culture et du tourisme disposent d’un fort potentiel de croissance et leurs acteurs font preuve d’un dynamisme constant » au Burkina Faso. De fait, la culture est devenue de nos jours un secteur pourvoyeur d’emplois et générateur de revenus pour ses acteurs.
De plus en plus, on voit des opérateurs investir leur argent et même émerger avec pour seule activité, l’industrie culturelle. Pour le moment évaluée à 0.2 % d’indice de valeur dans les performances du développement économique du Burkina, la contribution des produits culturels à l’économie nationale est selon certains observateurs, « sous évaluée ». Néanmoins, cette première estimation serait déjà encourageante. Dans les pays développés, des statistiques prêtent à la culture environ 4 à 6 % de part au Produit national brut (PNB) et près de 16% pour le domaine du tourisme.
La grande marge de progression dont disposent les secteurs de la culture et du tourisme ainsi que leur dynamisme actuel "au pays des Hommes intègres" « a motivé le gouvernement à les inscrire comme secteurs prioritaires de la SCADD, à adopter le statut de l’artiste et à renforcer son soutien aux manifestations culturelles et touristiques »,a expliqué M. Tiao. « La mise en synergie de la culture et du tourisme a été un choix judicieux, a poursuivi le Premier ministre, qu’il convient de renforcer afin de tirer profit de leur potentiel pour améliorer l’attractivité de notre pays et accroître durablement les impacts de ce secteur sur notre développement ».
A cet effet, le gouvernement de Tiao est à pied-d’œuvre pour la valorisation des sites touristiques de notre pays, le renforcement des capacités et la professionnalisation des acteurs. Il s’agit également d’assainir le milieu de l’industrie culturelle au Faso, par le toilettage des textes existants en la matière (notamment l’arrêté n°20036241/MCAT/ CAB sur l’entrepreneuriat culturel et de l’autorisation d’organiser des spectacles culturels) et l’adoption d’un projet d’arrêté sur l’attestation d’artiste, toute chose qui concourra à la définition du statut de l’artiste au Burkina Faso. A titre d’exemple, en 2012, on a pu enregistrer la délivrance de 330 attestations d’artistes. Le besoin était donc là et il ne manque plus que le cadre juridique pour l’exprimer.
C’est ce à quoi se sont attelés le 9 janvier passé les acteurs du domaine lors d’un atelier de relecture de l’arrêté relatif aux modalités de délivrance de la licence d’entrepreneur de spectacles culturels et de l’autorisation d’organiser des spectacles culturels et d’amendement de l’avant-projet d’arrêté relatif aux modalités de délivrance de l’attestation d’artiste dans les domaines des arts du spectacle et des arts plastiques et appliqués. L’objectif principal assigné à cet atelier fut le renforcement du cadre juridique des activités artistiques afin de s’inscrire dans le cadre du programme « Doing business better » concernant l’assainissement du milieu des affaires autour de la culture. Organisés par la direction des Arts du spectacle du ministère de la Culture et du Tourisme, les travaux de l’atelier entraient dans la mise en œuvre de la Politique nationale de la culture (PNC), notamment, son objectif stratégique 2 qui vise le renforcement des institutions d’encadrement et de contrôle du secteur et plus particulièrement la régulation de façon optimale des activités culturelles au Burkina Faso.
Selon son chef, le gouvernement entend impulser un vigoureux développement du secteur de la culture et du tourisme.