Le Médiateur du Faso a animé, le vendredi 8 février 2013 à Ouagadougou, une conférence de presse à l’issue de la clôture de sa 7e Conférence annuelle. A l’ordre du jour de cette rencontre avec les hommes et femmes de médias, il y avait trois points, notamment le contenu du rapport d’activités 2011, paru en décembre dernier, les recommandations d’ordre général adressées aux gouvernants et les grandes lignes du programme quinquennal de développement de l’institution.
Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour de la conférence de presse animée par le Médiateur du Faso le vendredi 8 février dernier. Il s’est agi du contenu du rapport d’activités 2011, paru en décembre dernier, des recommandations d’ordre général adressées aux gouvernants et des grandes lignes du programme quinquennal de développement de l’institution. Selon le médiateur du Faso, les activités se sont déroulées dans un environnement général de mutation institutionnelle dont les aspects majeurs ont été la constitutionnalisation du Médiateur et l’élaboration d’un nouveau projet de loi organique devant régir l’institution. Amina Déborah Traoré a, dans sa déclaration liminaire, noté que le rapport d’activités 2011 a été remis au chef de l’Etat le 21 décembre 2012. Il se veut, selon elle, la jonction entre la fin du mandat de son prédécesseur et le début du sien. Ce rapport d’activités, en ce qui concerne la gestion des dossiers de réclamation, l’information et l’orientation des citoyens, fait mention de 768 plaintes instruites et concernant 4 853 personnes, en plus de 3 251 autres personnes reçues pour des informations et des conseils au cours de l’année 2011. Les dossiers ayant fait l’objet de recommandations auprès de l’administration et ayant eu une suite favorable sont près de 75%. Les réclamations de nature financière ont été les plus nombreuses, a noté le médiateur. Il s’agit notamment de réclamations relatives aux indemnités, aux salaires ou aux marchés publics. Outre ces réclamations, Mme Traoré a noté celles relatives à la carrière des agents publics, aux litiges fonciers, urbains et ruraux. Cela, avec des signaux qui, de l’avis du médiateur, les obligent à attirer l’attention des pouvoirs publics sur les risques de perturbation de la paix sociale. « Sur le plan international, nous travaillons à entretenir et développer la coopération à travers diverses organisations de Médiateurs au niveau africain et dans le monde », a relevé Amina Déborah Traoré.
Des recommandations faites aux gouvernants
Pour ce qui est des recommandations faites aux gouvernants, le médiateur a souligné qu’elles concernent l’emploi des agents à statut précaire, le système de sécurité sociale, le problème de l’accès à l’information, de l’archivage dans les administrations publiques et le problème du foncier. Il y a également la qualité du service où le médiateur estime que l’amélioration des prestations et des rapports entre les services publics et les usagers est très importante. Le programme quinquennal de développement de l’institution 2012-2016 devra, quant à lui, donner plus de capacités et d’efficience à l’action du Médiateur du Faso, a précisé la première responsable de cette institution. Les actions prioritaires de ce programme ont pour noms : être toujours plus proche du citoyen en harmonisant le niveau de déconcentration avec celui de l’Etat, une bonne stratégie de communication pour une information du citoyen sur l’institution, la prise d’initiatives innovantes pour bousculer certaines habitudes néfastes qui tendent à se perpétuer au détriment des agents publics et des administrés. Certaines prérogatives en matière d’auto-saisine, d’inspection ou d’investigation seront aussi mises en œuvre.
Répondant aux préoccupations des journalistes présents à cette rencontre, le médiateur du Faso a rappelé que son institution constitue un recours gracieux pour n’importe qui, Burkinabè ou non, résidant au Burkina Faso ou non, ayant un rapport avec l’administration. Pour ce qui est de la constitutionnalisation, point qui a beaucoup retenu l’attention des Hommes de médias, elle a noté que celle-ci va changer beaucoup de choses dans le fonctionnement du Médiateur du Faso qui sera, désormais, autonome et verra son indépendance renforcée. Dans son action, l’institution rencontre, entre autres difficultés, l’insuffisance du personnel dans les délégations régionales et le manque de moyens matériels. Et Mme Traoré de préciser, en réponse à une question posée, que son institution, si elle veut rester dans ses missions, ne peut pas aller au-delà des recommandations pour prendre des sanctions. De plus, la durée de traitement des dossiers ne peut avoir, selon elle, une réponse exacte mais, ce qui est à retenir, c’est que tout est mis en œuvre pour ne pas laisser un dossier en suspens et pour réduire la durée de vie d’un dossier dans les tiroirs du Médiateur du Faso.