Quatre membres du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) viennent de tomber entre les mains de l’armée malienne. Ce guet-apens dirigé par le colonel Ag Gamou a eu lieu samedi dernier à Ménaka, ville longtemps considérée comme la chasse gardée de ce mouvement sécessionniste. A la vérité, cette arrestation sonne comme un coup de poing qui risque d’assommer un mouvement indépendantiste presque moribond. Au fait, si le MNLA constituait une force armée redoutable de par le passé, il n’en est rien aujourd’hui en vérité. En effet, cela ne constitue plus un mystère que les représentants de Ben Laden dans la bande sahélo-saharienne l’ont réduit comme peau de chagrin au cours de leurs multiples affrontements nés de leur désaccord de principe. C’est de bonne guerre si ce mouvement, ou ce qui en reste, s’invite souvent aux débats, jouant ainsi sa survie pour ne pas se faire oublier dans les décombres. Il veut surtout être au rendez-vous des négociations pour faire entendre sa cause une fois les démons de la guerre endormis au Mali.
Quoi de plus normal. Le Mali doit d’ailleurs apporter, une bonne fois pour toutes, des solutions appropriées aux problèmes touaregs qu’il traîne depuis des lustres. Car, comme dit un penseur, « un problème non résolu demeure un problème à résoudre, tôt ou tard ». Mais encore faut-il que le MNLA trouve la formule appropriée pour faire entendre sa cause, surtout que le rapport de force a tourné en sa défaveur. En tous les cas, cette arrestation prouve à ceux qui y croyaient encore que l’entente entre les « Azawadistes » et l’armée malienne n’est pas pour demain. Les forces loyalistes qui, de toute évidence, n’ont jamais digéré l’humiliation d’Aguelok que leur a infligée le MNLA il y a environ un an, prouvent qu’elles sont dans une posture de règlement de comptes. Autant dire que ce mouvement vit son chemin de croix. Reste à savoir qui plaidera encore pour la cause d’un MNLA en déliquescence mais qui embouche toujours la trompette de la guerre et refuse d’entrer dans la république. De toute vraisemblance, la France, longtemps considérée comme la protectrice de ce mouvement, ne se hâte plus pour sa cause.
En tout cas, si tout se passait encore bien entre l’Hexagone et le MNLA, l’on verrait mal ce dernier vociférer contre Paris, l’accusant d’avoir livré quatre des siens à l’armée malienne. A croire que le mouvement court le gros risque d’être en totale rupture de ban avec tous ceux qui entendaient encore le ménager. En tout état de cause, si le MNLA ne peut plus faire la guerre contre l’armée loyaliste (il n’en a ni les moyens, ni la légitimité) et ne peut plus retourner chez les djihadistes en voie de disparition, il n’aura qu’une seule et unique option : déposer les armes et inscrire ses actions dans un cadre républicain.