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Le Quotidien N° 695 du 14/2/2013

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Tanghin/ Ouagadougou : Un militaire tire sur un homme
Publié le jeudi 14 fevrier 2013   |  Le Quotidien




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Le dimanche 10 février 2013, alors que les Burkinabè suivaient avec intérêt la finale de la CAN 2013 entre le Burkina et le Nigéria, un militaire du Régiment de sécurité présidentiel (RSP), non content d’une mésentente entre son épouse et un résidant du quartier, a tiré une balle dans la cuisse de ce dernier.

C’est dans un cabaret que la scène s’est produite, selon les témoignages recueillis sur place. Alors que la vendeuse de dolo et ses clients s’afféraient à cœur joie sur le match des Etalons du Burkina, un bruit d’arme à feu viendra troubler la situation de liesse. Selon un témoin de la scène, le militaire, un homme de petite taille, après avoir tiré sur la cuisse du jeune homme, un charbonnier, a été vite maîtrisé par l’assistance qui l’a contraint à transporter la victime dans un centre de santé. Toujours selon ce témoin qui a requis l’anonymat, le militaire aurait vite regretté son acte et se demandait ce qui avait bien pu le pousser à commettre l’infraction. Après son forfait, et sous la pression de l’assistance, le militaire a fini par transporter la victime dans un centre de santé. La balle n’ayant pas atteint le fémur, la victime a été autorisée à rejoindre son domicile le lendemain pour poursuivre les soins. Toute la journée du mardi, c’est un ballet de visiteurs qui est constaté chez la victime. Selon des sources proches de la famille, le militaire aurait dépêché les membres de sa famille pour rendre visite au blessé et pour exprimer ses regrets. Allongée sur un lit, la victime était entourée de parents et amis. Comment un militaire a pu, dans le contexte de réforme de l’armée, brandir une arme sur un civil ? Selon des sources très imprégnées des faits, tout serait parti d’une incompréhension entre la victime et l’épouse du militaire, détentrice d’un kiosque dans le quartier. Le grand frère de la victime, après un séjour à Koudougou, se serait résolu à rejoindre Ouagadougou à pied. Et une fois à Kokologho, celui-ci a réalisé qu’il pourrait rater la finale de la CAN qui opposait en finale les Etalons au Super Eagles du Nigéria. Il fallait se trouver un moyen de transport plus commode. C’est ainsi qu’il téléphonera à la victime, son petit frère, pour lui demander de le rencontrer afin de le transporter. Le grand frère comptait sur la motocyclette de marque Ninja du petit frère. Le petit frère qui avait prêté sa motocyclette à une autre personne qui souhaitait se rendre au pèlerinage à Yagma, a alors sollicité la motocyclette de l’épouse du militaire, détentrice du kiosque que la victime fréquentait. Selon les témoignages, l’épouse a accepté de prêter sa motocyclette. La victime ne pouvant pas conduire les motocyclettes à vitesse aurait demandé à un de ses amis d’aller chercher son grand frère. Mais pendant que l’ami était à la recherche du grand frère, l’épouse du militaire multipliait les appels pour demander à l’ami de la victime de ramener la motocyclette parce que son époux chercherait à la voir. Elle appelait aussi bien l’ami de la victime que le grand frère de ce dernier. S’étant rendu compte de la situation, le grand frère aurait téléphoné à l’ami de la victime pour lui demander de repartir restituer la motocyclette. Et pendant que ce dernier était sur le chemin du retour, la femme continuait de faire crépiter son téléphone portable et quand il décrochait, des paroles discourtoises lui étaient versées à l’oreille. Ne supportant plus le harcèlement de la femme, l’ami a éteint son portable. Au retour de l’ami de la victime, c’est une femme plaintive qu’il a retrouvé demandant des explications et dénonçant le fait que le missionnaire ait éteint son portable. Avec l’intervention de la victime qui a fondu dans des excuses, l’incident semblait clos. Des témoins ont même expliqué que la victime et son ami ont même partagé des verres avec l’épouse du militaire. Selon un autre témoin qui a assisté à l’arrivée du militaire, quand celui-ci est arrivé, il a immédiatement tenu pour responsable la victime et son ami. Après des échanges à gorges chaudes, le militaire aurait porté des coups de cordelettes sur l’ami de la victime qui a aussi saisi les cols du vêtement du militaire. Dans le combat de corps, la femme aurait tenté par 2 fois de porter un coup de bouteille sur la tête de l’ami de la victime, mais elle en a été empêchée. Avec l’intervention de plusieurs personnes, les deux personnes ont été séparées. Le militaire aurait regagné son domicile après avoir tenter d’emmener la victime vers une destination inconnue. Chez lui à domicile, le militaire a pris une arme et s’est mis aux trousses de la victime et de son ami qui avaient alors quitté le kiosque. C’est devant un cabaret appartenant à la femme de la victime, situé à environ 3 kilomètres du kiosque où la scène s’est passée, que le militaire retrouvera la victime et tire une balle dans la cuisse de ce dernier. En cherchant à défendre son épouse, le militaire serait aujourd’hui embarrassé par cette affaire qui semble flageller sa conscience. Selon des sources bien introduites, une délégation du régiment serait attendue dans la famille de la victime. Pour l’heure, toutes les actions sont entreprises pour éviter une répercussion sociale de l’affaire qui, à Tanghin, a indigné plus d’une personne. Quand l’arme trouble l’esprit et fait élever un serviteur de la république au-dessus d’un citoyen soumis aux lois républicaines, il y a là forcément une grande inquiétude .

Par RMK

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