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L’Observateur N° 8310 du 11/2/2013

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Luc Adolphe Tiao à Abidjan : Mise en jambe avant le grand match
Publié le mardi 12 fevrier 2013   |  L’Observateur


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© Autre presse par DR
En visite de travail en Côte d`Ivoire: le Premier ministre, Beyon Luc-Adolphe Tiao reçu par le Président Ouattara
Vendredi 8 février 2013. Abidjan. Résidence du Président de la République. Le chef de l`Etat ivoirien, SEM Alassane Ouattara reçoit le Premier ministre Beyon Luc-Adolphe Tiao, en visite de travail en Côte d`Ivoire


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Journées marathons que celles du 7 au 10 février 2013 pour notre Premier ministre, Luc Adolphe, qui a effectué une visite d’amitié et de travail à Abidjan, capitale économique de la République de Côte d’Ivoire. Au menu, il y eut une rencontre avec son homologue ivoirien, des audiences, des visites de terrain et des retrouvailles avec la communauté burkinabè vivant au pays d’Houphouët. Cette rencontre se révèle être un match préparatoire de la prochaine Conférence au sommet du Traité d’Amitié et de Coopération Côte d’Ivoire/Burkina Faso, prévue pour se tenir à Abidjan au cours du premier trimestre de l’année en cours.

Jeudi 7 février à l’Aéroport international de Ouagadougou. La veille, les Etalons avaient livré un match mémorable contre le Ghana et galopaient joyeusement vers la finale de la CAN. C’est dire qu’une belle ambiance d’après-match régnait chez les passagers qui, aux côtés du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, se sont engouffrés dans la carlingue du MD83 d’Air Burkina à destination d’Abidjan. Moins d’une heure de vol plus tard, et juste avant la fin d’une collation offerte par de prévenantes hôtesses de l’air, l’avion amorce sa descente sur Abidjan, cette ville de plus de 6 millions d’habitants. Au dehors, une chaleur moite typique des régions côtières règne. Au tarmac de l’Aéroport international Félix Houphouët- Boigny, le Premier ministre burkinabè est accueilli par son homologue ivoirien, Daniel Kablan Duncan. Poignées de mains chaleureuses, sourires étincelants, bouquet de fleurs et l’impressionnante escorte s’ébranle vers l’hôtel Ivoire, pied-à-terre de l’illustre visiteur.

Est ainsi planté le décor d’une visite de travail entre deux chefs de gouvernement dans une ville qui se remet lentement mais sûrement de ses blessures. A cette occasion, un programme d’activités à la hauteur de l’événement a été concocté. Alors que la visite était prévue pour durer trois jours, par des indiscrétions, nous apprendront que, le 10 février tôt le matin, Luc Adolphe Tiao devra s’envoler vers le stade de Johannesburg afin de souffler dans le vuvuzela pour soutenir notre équipe face à celle du Nigeria. Conséquences de cette révision de programme, les activités ont démarré le 8 février au pas de course, avec la séance de travail entre les deux Premiers ministres dans une salle de rencontres de la Primature sise au quartier d’affaires, la si bien-nommée Plateau.

Une visite qui, selon le langage diplomatique fort riche, entre dans le cadre du raffermissement des liens séculaires d’amitié et de fraternité entre les deux nations. Daniel Kablan Duncan n’a en tout cas pas eu de mots assez forts pour qualifier la qualité des relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Ce fut d’ailleurs la même chose dans la bouche du chef du gouvernement du Burkina Faso. Les cœurs des deux personnalités battaient à l’unisson. Ont été à l’ordre du jour de cette rencontre les questions de sécurité transfrontalière, de désenclavement entre les deux territoires, d’énergie, de l’emploi, de l’agriculture, etc. Ainsi, le projet d’autoroute Ouaga-Yamoussoukro et la réhabilitation du chemin de fer commun ont été de grands ingrédients du plat de résistance.

Ambiances d’avant-match

L’après-midi de la première journée a été consacrée à deux importants déplacements : d’abord, le cap a été mis sur un quartier chic, dénommé Berverly-Hills (allusion au vrai Beverly-Hills, le quartier des célébrités dans le comté de Los Angeles en Californie (Etats-Unis) pour rencontrer un ancien président jouissant aujourd’hui d’une grande aura : il s’agit d’Henri Konan Bédié. Cette mission exécutée, la délégation est partie vers le saint des saints : la résidence privée du président Alassane Dramane Ouattara. Située à Riviera-Golf, elle se trouve en bordure de la voie qui relie la gendarmerie de Cocody à l’hôtel du Golf et fait face au domicile de l’ambassadeur du Gabon. Jusque-là en effet, celui qui est affectueusement appelé ADO n’a pas rejoint la résidence officielle naguère occupée par Laurent Gbagbo, encore moins celle qui a été construite à Yamoussoukro, la capitale politique du pays, à 240 kilomètres au nord d'Abidjan. Et si la durée d’une audience est un indice de l’état des relations entre deux pays, il y a de quoi se frotter les mains, les échanges entre le président ivoirien et la délégation burkinabè ayant duré près de deux heures d’horloge. Il est évident que les sujets n’ont pas seulement concerné la politique ; le football, avec les Etalons qui devaient disputer un match le surlendemain, est certainement entré par la grande porte, inspirant plus d’un. D’ailleurs, durant tout le séjour, leur chevauchée fantastique a toujours servi d’introduction aux discours et de joyeuse conclusion aux diverses rencontres.

Une visite de travail peut-elle cependant être complète sans un tour sur le terrain, pour visiter les installations qui entrent dans le cadre de la coopération économique entre les deux pays ? Assurément non. Le séjour de Luc Adolphe Tiao à Abidjan n’a pas fait exception à la règle : d’abord par ce détour à la centrale électrique d’AZITO. Dans le cadre du programme de développement durable de la Côte d'Ivoire, le gouvernement ivoirien a décidé de faire réaliser, en 1997, la Centrale thermique d'AZITO pour les principales raisons suivantes : répondre à la forte croissance de la demande d'énergie électrique en Côte d'Ivoire, utiliser le gaz naturel national, dont les récentes découvertes peuvent assurer l'indépendance énergétique de la Côte d'Ivoire, et faire de la Côte d'Ivoire la principale nation exportatrice d'électricité en Afrique de l'Ouest.

D'une puissance actuelle de 300 mW et à terme de 450 mW, la centrale thermique sera la plus puissante, la plus moderne et la plus performante d'Afrique de l'Ouest par sa technologie. Elle fournit plus du tiers de l'électricité produite en Côte d'Ivoire et permet d'exporter de l'électricité : par exemple, le Burkina qui en importe depuis cette centrale, située dans la commune de Yopougon, en bordure de la lagune. Le séjour du Premier ministre burkinabè en ces lieux était d’autant plus opportun que la centrale avait été l’objet de sabotage, dans la nuit du 14 au 15 octobre 2012, par des assaillants (une trentaine), qui ont endommagé des installations qui alimentent une bonne partie de la ville d'Abidjan en électricité. Notre pays en avait également fait les frais. L’électricité a été rétablie quelques jours après. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis, et de belles perspectives s’ouvrent pour AZITO, ainsi que par extension pour ses clients dont le Burkina Faso. Un projet d’ajout de 150 mW supplémentaires grâce à l’utilisation des gaz d’échappement des deux turbines déjà fonctionnelles est sur le point d’être concrétisé. Une éventualité qui a fait soupirer d’aise un membre de la délégation, le ministre de l’Energie et des Mines, Salif Lamoussa Kaboré.

Et que dire de ce passage et non des moindres au Port autonome d’Abidjan, qualifié de port naturel du Burkina Faso. En 2012, 22,090 millions de tonnes de nos produits (à 50% composés de riz) y ont transité. Et peut également être rangé sous la rubrique Bonnes nouvelles la baisse de 20% sur le trafic des containers. Le séjour de Luc Adolphe Tiao a été bouclé par une rencontre avec la communauté burkinabè résidant en Côte d’Ivoire. Le temps des brimades et des agressions est presque révolu. Aujourd’hui, avec la résolution de la crise, nos compatriotes jouissent même d’une paix certaine dans le pays. Néanmoins, des problèmes demeurent, et les doléances n’ont pas manqué pendant la rencontre avec le Premier ministre : ce sont, entre autres, la construction de la Maison du Burkina, la suppression de certaines formes de racket dont sont victimes nos compatriotes, la création d’une carte consulaire sécurisée mais à faible coût, la recherche de solutions pour l’arrêt des expropriations de plantations appartenant aux Burkinabè et la lutte contre le trafic des enfants.

Issa K. Barry

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