Abdou Ouedraogo, candidat de l’UPC à la députation dans le Boulkiemde : « Si nous sommes élus, nous ferons en sorte que le sénat ne voie jamais le jour »
Le coordonnateur régional des organisations de la société civile du Centre-Ouest, Abdou Ouédraogo, est candidat aux élections législatives et municipales au secteur n°9 de Koudougou au compte de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Pour savoir les raisons qui ont motivé sa candidature, nous l’avons rencontré le 11 septembre 2012. A travers cette interview, cet informaticien de formation et coordonnateur national de l’Association jeunesse africaine pour l’unité d’action pour le développement (AJA-UAD), nous explique le bien-fondé de son engagement politique et nous situe sur ses ambitions.
‘’Le Pays’’ : En tant qu’acteur de la société civile, pourquoi vous vous engagez dans la politique ?
Abdou Ouédraogo : La société civile n’a que des propositions à faire aux décideurs. Et c’est avec regret que je constate que nos préoccupations n’ont jamais été prises en compte pour parer au plus urgent, le développement. Force est de constater aussi qu’une partie de la société civile est instrumentalisée pour combattre l’action de celle vivante et dynamique. Aussi, après les assisses nationales, organisées par le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) dans les 13 régions, nos préoccupations n’ont pas eu de suite. Voici autant de raisons qui m’ont amené à proposer ma candidature aux élections législatives et municipales couplées du 2 décembre. Toute chose qui me permettra de contribuer avec la plus grande fermeté à la consolidation de la démocratie participative par ma participation effective dans les instances décisionnelles.
Est-ce à dire que vous quitterez la société civile ?
Non, pas du tout. Mon appartenance à la société civile est un choix. Aujourd’hui au Burkina, que ce soient les ministres, les députés, les ambassadeurs, les directeurs, les chefs coutumiers et religieux, ils ont tous des associations en leur faveur. Pour moi, c’est un devoir d’ausculter tous les horizons possibles pour l’enracinement d’une société civile responsable.
Que vous inspire le nombre des enrôlés pour les élections ?
A ce niveau, il y a défection à quelque part, quand on sait que la population avoisine aujourd’hui les 20 millions. Et c’est le lieu pour moi de féliciter ceux qui se sont enrôlés. Ils sont des citoyens qui pensent à l’avenir de leur pays. Par ailleurs, ce chiffre de moins de 5 millions d’enrôlés doit mûrir la réflexion des acteurs de la classe politique. Je les invite donc à regarder dans un rétroviseur pour voir le passé. On se rendra compte que le tableau est très sombre et que le chemin est parsemé d’obstacles qui freinent inéluctablement notre développement humain durable. Je dis cela parce qu’on assiste à des altercations entre les militants d’un même parti dans l’établissement des listes pour les candidatures à la députation.
Comment l’UPC compte-t-elle mobiliser ses militants pour ces élections étant donné que vous n’avez pas encore procédé à l’installation de votre coordonnateur provincial dans le Boulkièmdé ?
C’est une question de calendrier, sinon les noms des deux responsables sont connus par les membres. Et le président du parti, Zéphirin Diabré, viendra avec une forte délégation pour les installer bien avant les élections.
Vous êtes candidat à la députation que comptez-vous faire une fois élu à l’Assemblé nationale ?
Ma feuille de route s’inscrit en droite ligne des principes et de la vision de l’UPC. Nous allons surtout œuvrer pour le changement des institutions, le changement des hommes qui sont chargés de les diriger. Aussi, nous ferons de telle sorte que le sénat ne voie jamais le jour au Burkina Faso.
Un mot sur la crise qui prévaut à l’Université de Koudougou ?
Le problème que connaît aujourd’hui l’Université de Koudougou est une crise de dialogue. Les étudiants disent qu’ils ont besoin de repos pour préparer la prochaine rentrée et l’administration estime qu’ils sont en retard pour aller en vacances. Mais ce que j’ai constaté, c’est qu’au moment où on oblige les étudiants à poursuivre les cours, les services sociaux qui les accompagnent tels que les restaurants et les cités sont fermés. Si rattraper le retard est animé par une bonne intention, que l’administration réunisse les conditions pour le faire. Face à ce problème, je crois que le président de l’Université n’a plus grand- chose à apporter pour le bon fonctionnement de ce temple du savoir. Il y a des intellectuels au Burkina et j’estime qu’il est temps qu’on le remplace. Pour cela, j’interpelle le gouvernement à prendre le problème à bras-le-corps.
Un mot pour conclure ?
Je remercie tout d’abord les Editions « Le Pays » pour m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer. Je souhaite un bon vent au journal. Pour conclure, j’invite la société civile du Burkina à s’impliquer résolument dans les élections à venir pour sauver le Faso qui risque de subir le chao si rien n’est fait dans l’urgence. En tant que Burkinabè, j’ai apporté ma pierre à l’édification de la nation, particulièrement à la jeunesse du Centre-Ouest, sans condition ni crainte.