Ainsi donc les Etalons du Burkina viennent d'écrire une nouvelle page de l'histoire de leur participation à la Coupe d'Afrique des Nations de football !
En tout cas, en ce mercredi de grâce 6 février 2013, et dès l'aube, en liesse, les inconditionnels du ballon rond s'étaient drapés des couleurs nationales pour répondre à l'appel des sifflets et autres vuvuzela qui déchireraient Simonville ; signes prémonitoires de l'issue de l'historique opposition. Black Stars du Ghana ≠ Etalons du Burkina en demi-finale de cette 29e édition de la fête continentale du football ?
La réponse, à Laye comme en mille autres lieux du Faso, vous l'avez déjà : en effet, au terme de quelques deux heures de jeu, une page venait de se tourner, consacrant la qualification des poulains de Paul Put pour la finale du 10 février face aux Super Eagles du Nigeria et renvoyant les Black Stars, hier seulement Brésiliens d'Afrique, à leurs études.
Oui, cher cousin, c'est tout un peuple fier, ainsi consolé qui a salué cet autre exploit réalisé après quinze années de disette.
Comme à la proclamation de l'indépendance, la sirène a retenti, et la capitale, à l'instar des autres villes, a vibré, en attendant l'apothéose le dimanche 10 février. Ne voilà-t-il pas, cher Wambi, qu'il aura suffi que les Etalons galopent victorieusement pour que nous voyons les Burkinabè chanter en chœur !
Et maintenant que la saison de chasse est ouverte, qu'en sera-t-il quand on aura plumé les Super Eagles du Nigeria ?
En attendant, cher cousin, revenons à nos affaires domestiques pour déplorer, une fois encore, la violence érigée en "matière pédagogique" dans nos établissements secondaires et supérieurs depuis un certain temps, après que l'autorité a fait preuve de son impuissance.
Le constat aujourd'hui, c'est le meurtre de l'élève Joël Romain Ouédraogo du groupe scolaire Saint-Viateur le 30 janvier dernier, dont les coupables courent toujours.
A quel saint se vouer quand l'élève tutoie impunément le maître ?
Si tant est vrai que la responsabilité de l'autorité est engagée, que dire de celle des parents qui confondent éducation et élevage ?
Le ver est dans le fruit, cher Wambi, mais comment sauver ce qui peut encore l'être ?
C'est ce à quoi répond le communiqué de presse du ministère des Enseignements secondaire et supérieur (MESS) que je t'invite à lire ci-après :
"Depuis quelques années, la violence en milieu scolaire est devenue un des thèmes privilégiés de réflexion des acteurs. C'est ce qui justifie la création, en 2009, du Conseil national pour la prévention de la violence à l'école. Malheureusement, l'on assiste, de plus en plus, à des manifestations anarchiques, déclenchées sans autorisation, par des groupes de jeunes, pas toujours scolarisés, qui troublent la quiétude des établissements d'enseignement en agressant des personnes, en perturbant le déroulement des cours et en détruisant des biens publics et privés.
Ces actes de violence barbare ont atteint leur paroxysme le mardi 29 janvier 2013 lorsque des jeunes sont venus à deux reprises au Groupe scolaire Saint-Viateur de Ouagadougou pour agresser physiquement leurs camarades au sortir des classes. Les conséquences de leurs actes sont irréparables; en effet, ces actes ont entraîné la mort de l'élève Ouédraogo Joël Romain de la classe de quatrième.
Le ministre des Enseignements secondaire et supérieur renouvelle à la famille Ouédraogo et alliés ses condoléances les plus attristées.
Le ministre des Enseignements secondaire et supérieur condamne fermement ces actes barbares et adresse ses encouragements à la communauté éducative tout entière et particulièrement à celle du Groupe scolaire Saint-Viateur pour le sens de la responsabilité observé chez tous les acteurs, élèves, enseignants et parents d'élèves qui se sont, depuis lors, investis dans la recherche de la paix par la culture de la non-violence et de la tolérance.
Le ministre des Enseignements secondaire et supérieur lance un appel aux parents d'élèves et à tous les acteurs pour une large sensibilisation des élèves aux dangers de l'alcoolisme et de la toxicomanie qui conduisent à des comportements violents. Il invite tous les établissements au calme et à la sérénité afin que la mort de Ouédraogo Joël Romain offre à tous une occasion de prise de conscience du sens des valeurs sacrées de paix, de dialogue et de tolérance".