JOHANNESBURG, 8 fév 2013 (AFP) - Le Nigeria et le Burkina Faso, qui
s'affrontent dimanche à Johannesburg en finale de la CAN-2013 (20h30 locales),
présentent des profils très distincts, entre des Super Eagles à la puissance
offensive affirmée et des Etalons à grande cohésion et au mental d'acier.
NIGERIA
Forces: Une attaque de feu
Les Super Eagles s'appuient principalement sur la puissance physique et la
vélocité de leur trio d'attaquants Moses-Emenike-Ideye Brown. Après un
démarrage plutôt poussif, les hommes de Stephen Keshi ont gonflé leurs
statistiques lors des rencontres à élimination directe, contre le grand favori
ivoirien en quart de finale (2-1) et le Mali, terrassé en demi-finale (4-1).
Emenike, meilleur buteur du tournoi avec 4 buts à égalité avec le Ghanéen
Wakaso, s'est imposé comme la tête d'affiche du secteur offensif, mais il ne
faut pas négliger l'apport de Moses, impressionnant contre les Maliens et
décisif avec un doublé face à l'Ethiopie au 1er tour (2-0) alors que la survie
de son équipe était en jeu. De quoi conforter les choix audacieux de Keshi,
très critiqué au pays pour avoir laissé à la maison les cadres habituels de
l'attaque, Odemwingie et Martins.
Faiblesses: Une défense inexpérimentée
Si le gardien Enyeama reste un solide rempart, les sautes de concentration
de l'arrière-garde nigériane ont failli coûter très cher au 1er tour et mis en
lumière le manque de vécu international des joueurs convoqués par Keshi. Par
deux fois, les Super Eagles ont ainsi laissé échapper en fin de match un
succès qui leur tendait les bras en encaissant des buts largement évitables
contre le Burkina Faso (1-1) et la Zambie (1-1). "Big Boss" Keshi a pris un
énorme risque en écartant le capitaine Yobo, qui dispute à 32 ans sa 6e CAN,
pour lui préférer au bout d'une rencontre le novice Omeruo (19 ans), déjà
enrôlé par Chelsea avant d'être prêté au club néerlandais d'ADO Den Haag et
qui forme avec Oboabona (22 ans) une charnière centrale particulièrement
inexpérimentée. Sur les côtés, Ambrose (24 ans) et Echiejile (25 ans) sont un
peu plus aguerris mais vont disputer dimanche le match le plus important de
leur jeune carrière. Attention danger.
BURKINA FASO
Forces: un mental à toute épreuve
Les Etalons se sont hissés en finale pour la première fois de leur histoire
envers et contre tout. Les éléments défavorables se sont accumulés et ont
permis de souder encore plus le groupe, libéré de toute pression après sa
victoire contre l'Ethiopie (4-0), la première au bout de 18 matches de CAN. Il
y eut dans ce match l'exclusion de leur gardien Soulama puis contre la Zambie
(0-0) la blessure d'Alain Traoré (auteur de trois des cinq buts burkinabè au
premier tour), principale arme offensive de l'équipe, et enfin l'arbitrage
défavorable en demi-finale contre le Ghana (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.). Cette
solidarité se retrouve sur le plan défensif: les Etalons n'ont encaissé que
deux buts, au premier match contre... le Nigeria, et en demie sur penalty. La
charnière centrale composée de Keba Paul Koulibaly et Bakary Koné a été
souveraine et a eu le dessus sur des stars comme Adebayor et Gyan.
Faiblesses: une attaque bancale
Alain Traoré forfait, c'est tout le dispositif offensif qui en a pris un
sacré coup, sachant que le milieu pouvait débloquer à tout moment le score par
sa frappe lourde, ses coups de pied arrêtés et sa vista. Pitroipa, blanchi de
son carton rouge reçu en demi-finale et auteur de deux buts, se retrouve
désormais bien seul, car le reste du secteur offensif n'a pour l'heure pas
vraiment convaincu. Dagano, pourtant capitaine, est souvent relégué sur le
banc, et il n'a guère pesé sur le terrain. Bancé s'est réveillé en demi-finale
en égalisant, et a fait valoir son physique imposant et son coeur, mais
affiche des lacunes techniques qui lui ont fait manqué une bonne demi-douzaine
d'occasions nettes. Pierre Koulibaly, très en verve à l'entraînement,
revivifiera-t-il l'attaque ?