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Mali : la seconde « vraie guerre » commence-t-elle dans la cacophonie ?
Publié le vendredi 8 fevrier 2013   |  Burkina24




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Les frappes françaises contre les « fous de Dieu » qui avaient prit possession d’une grande partie du Mali ont été saluées par l’ensemble de la communauté internationale. De Bamako à Kidal en passant par Gao, les habitants ont recouvré ce qu’ils espéraient tant : la liberté. Enfin, tous sortaient la tête de cette prison géante où ils avaient été confinés depuis plusieurs mois. La joie de ces populations s’est transformée en scènes de liesse lors de la visite du Président français François Hollande dans la localité. Tout le monde a reconnu à sa juste valeur cet acte salvateur du successeur de Nicolas Sarkozy qui, en des termes très lyriques, a rappelé l’aide que le Mali et toute l’Afrique ont apporté à son pays lorsque les nazis sont entrés dans Paris.

Si les bombardements français ont repoussé les djihadistes dans les massifs des Ifoghas, la facilité déconcertante avec laquelle le retrait de ces « fous de Dieu » a eu lieu laisse perplexe. L’arsenal militaire qu’ils détenaient (ou qu’ils détiennent encore) et leur détermination à en découdre avec toute force étrangère qui se hasarderait à fouler leur espace, viennent amplifier ce doute.

Aussi, leur présence dans le nord Mali et les bombardements français viennent rappeler la chute de Sadam Hussein. Lorsque les américains ont foulé le sol irakien, ils ont pu mettre la main sur le dictateur, mais jusqu’à nos jours, des attaques se poursuivent. De plus, et selon les services français, la France quittera le territoire malien, à partir du mois de mars, laissant la place aux soldats africains. N’est-ce pas la porte ouverte au retour en grande pompe de ces « fous de Dieu » ? Comme en Irak et en Afghanistan, ces islamistes armés, très difficilement repérables, peuvent donc se fondre dans la population locale et procéder par des attaques et des enlèvements.

Dissension autour du MNLA

Aussi, une des faiblesses des forces coalisées contre ces djihadistes est la réaction même des pays africains qui tardent à se positionner et à prendre les devants. Il y a seulement quelques jours que quelques soldats béninois, burkinabè, tchadiens et nigériens ont prit la route du nord du Mali. Même à Bamako, le chef des putchistes, Amadou Aya Sanogo ne semble pas emballé par cette entreprise d’attaque des islamistes armés. Tout est donc silencieux de ce côté-là.
S’il est vrai que la France a contribué à libérer le nord du Mali, l’on peut se demander les raisons pour lesquelles le pays de François Hollande tente de collaborer avec le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA). Aux yeux de grands nombre d’observateurs, ce mouvement s’est discrédité. Les « fous de Dieu », avec qui il avait des accointances, l’ont évincé et ont appliqué leur charia. Il faudrait donc beaucoup plus de tact au MNLA pour revenir dans les bonnes grâces de l’opinion internationale. Cette initiative semble vouée à l’échec depuis que le Président nigérien a déclaré que des négociations ne sont pas possibles avec ce mouvement.

Le Président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, quant à lui, en jetant un volet de bois vert au négociateur Blaise Compaoré qu’il estime avoir été dupé par le mouvement, demande au MNLA de déposer les armes et de reconnaître l’indivisibilité du territoire malien avant toute discussion. Si la France tente de passer en force pour instaurer un cadre de négociation avec le MNLA, François Hollande ne laissera pas le choix à l’opinion internationale de penser qu’il vise un intérêt quelconque. Peut-être celui de retrouver ses compatriotes retenus en otage.

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