Ouagadougou – Le gouvernement a consacré jeudi son premier point de presse de 2013 au secteur de la santé et à l’état des négociations avec le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA).
Le ministre de la Santé, Léné Sebgo a rappelé que le 23 juin 2011, le SYNTSHA a signé, avec le gouvernement, un protocole d’accord sur 31 points de revendication repartie en trois titres. Selon lui, le bilan de la mise en œuvre dudit protocole d’accord n’a pas été jugé satisfaisant par le syndicat, en octobre 2012.
« Et c’est cela qui a d’abord justifié une grève totale de 96 heures, du 13 au 16 novembre 2012, suivi d’un sit-in de deux semaines, du 20 novembre au 1er décembre 2012 et enfin une grève des gardes et des permanences qui s’est étalée du 12 au 22 décembre 2012 », explique le ministre de la Santé.
Léné Sébgo a relevé qu’au titre du premier point qui concerne les conditions de travail à améliorer, le syndicat a noté des efforts du gouvernement tout en les estimant insuffisants.
Pour ce qui concerne la gestion des carrières, le ministre de la Santé a indiqué que le SYNTSHA a noté une satisfaction de ses revendications à 60%. « Enfin, au titre des points portant sur les rémunérations, notamment les indemnités de logement, de garde et de risques, le syndicat a exprimé son insatisfaction », a mentionné le ministre de la Santé.
A entendre le ministre de la Santé, le dialogue continue avec le SYNTSHA. Ainsi, a-t-il dit, le gouvernement a fait une proposition « particulière, parce qu’il sort du cadre des négociations gouvernement-syndicat, d’une valorisation de l’indemnité de garde, étant entendu que la grille indemnitaire globale était prévue pour être prise en charge lors des négociations entre le gouvernement et les centrales syndicale ».
M. Sebgo confesse que cette proposition, dont il n’a pas voulu dévoilée le contenu, discrétion et obligation de réserve aidant, a été rejetée par le SYNTSHA, au motif que les montants proposés n’étaient pas suffisamment incitatifs.
Mais l’espoir ne semble pas perdu, car le ministre de la Santé a annoncé qu’une nouvelle proposition qu’il juge « digne d’intérêt », a été transmise au SYNTSHA. Selon le ministre Sébgo, le dialogue a été maintenu avec le syndicat et le protocole d’accord a été ressorti pour un meilleur suivi.
« Nous n’avons aucune divergence avec le syndicat sur les points du protocole d’accord que, du reste, le gouvernement a signé. Ce sont les modalités de mise en œuvre et les délais qui pourraient créer des impatiences », a avoué le ministre de la Santé.
C’est pourquoi nous avons exhorté le syndicat, à notre rencontre du 4 février 2013, à maintenir le dialogue, afin que nous parvenions, ensemble, à des propositions, sur les points qui n’ont pas encore trouvé de réponses acceptables pour les parties », a noté M. Sebgo.
Les journalistes se sont intéressés aux nombre de décès lié à la grève du SYNTSHA. Sur cette préoccupation, le ministre de la Santé a noté qu’il est prudent d’affiner les chiffres afin de ne pas faire des confusions.
Mais il a indiqué que le point est en train d’être fait pour savoir exactement le nombre de personnes qui ont perdu la vie suite à la grève du SYNTSHA afin de situer les responsabilités.
Il a déploré la situation qui s’est produite au district sanitaire de Séguénéga, où il y a eu mort d’homme car un agent a refusé d’agir, tout en indiquant que cela ne saurait rester impuni. En tous les cas, M. Sébgo pense que la réflexion doit se poursuivre car il se pose la question de savoir s’il est possible de lancer un mot d’ordre de grève, sans le service minimum.
Le ministre est resté prudent pour éviter d’affirmer que cette grève du SYNTSHA est passée. Mais il a rappelé que les négociations se poursuivent pour que la meilleure solution soit trouvée. Et de mentionner que sur les 31 points du protocole d’accord signé entre le gouvernement et le SYNTSHA, il n’y a que 8 qui font l’objet de désaccord, surtout les questions de rémunérations.
S’agissant de la reconstruction de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, endommagé par la pluie diluvienne du 1er septembre 2009, le ministre de la Santé a rassuré que le gouvernement est engagé dans une réflexion d’ensemble, sur la structure à mettre en place et qui puisse répondre aux besoins de santé actuels des populations. « C’est un hôpital national de référence qui doit répondre, à la fois, aux besoins de prise en charge d’une population devenue nombreuse et aux besoins de formation des personnels de santé », a confié M. Sébgo.
Il a rappelé qu’à la construction de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, la ville de Ouagadougou avait une population de moins de 150 000 habitants, contre une situation actuelle estimée à environ 2 000 000 d’habitants.
Pour lui, cette donne fait qu’il est nécessaire d’appréhender le problème de l’hôpital Yalgado, sans précipitation et avec toute la rigueur qui sied à un tel dossier, en restant ouvert aux options qui seront proposées par les experts, dans le domaine.
Pour ce qui est de la lutte contre les maladies à potentielle épidémique, Léné Sébgo a souligné que cette lutte s’est imposée au Burkina Faso comme une priorité, depuis la grande épidémie de méningite de 1996, qui avait occasionné plus de 40 000 cas, dont 4363 décès.
Selon donc le ministre de la Santé, c’est pour faire face à toute éventualité que son département dispose d’un plan de contingence et à l’entrée de chaque saison sèche, il y est tiré un plan de préparation et de riposte à une éventuelle épidémie de méningite et à l’entrée des saisons des pluies, un plan de préparation et de riposte à une éventuelle épidémie de choléra. Léné Sébgo a prévenu que le Burkina Faso reste exposé à la méningite à méningocoque X et W135 qui ont été enregistrés dans la sous-région, en 2012.
Mais le ministre de la Santé a rassuré qu’en ce début d’année 2013, la situation est calme pour le moment et le plan de riposte à une éventuelle épidémie de méningite a été adopté en conseil des ministres, en décembre 2012.
Une rencontre a déjà été organisée pour qu’au niveau décentralisé, les différents comités de gestion des épidémies soient en alerte suffisante, pour une réaction conséquente, au cas où surviendrait une épidémie. Selon M. Sébgo, dans ce cadre, des médicaments et des consommables ont déjà été positionnés dans les districts sanitaires.