Le Bureau régional confédéral de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) des Hauts-Bassins a organisé ses présentations de vœux de nouvel an, le samedi 2 février 2013 à la Bourse du travail. Comme il fallait s’y attendre, il a été largement question de l’intervention française au Mali.
Dans son message, le secrétaire général du Bureau régional confédéral (BRC) de la CGT-B des Hauts-Bassins, Bakary Millogo n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer la philosophie qui sous-tend l’intervention militaire française au Mali. Pour lui, la « démocratie électorale imposée aux gouvernants africains dans les années 1990 », est synonyme de l’impérialisme français agissant aujourd’hui comme « sauveur de démocraties à travers la guerre d’agression » en Libye, ou intervenant militairement en Côte d’Ivoire et au Mali. Il a ajouté que l’arc sahélien, riche en ressources variées, notamment le sel, l’or, le fer, le phosphate, le cuivre, l’étain, l’uranium, le pétrole et le gaz, nourrit du coup, les convoitises des puissances occidentales, et aiguise leurs rivalités pour en assurer le contrôle. Il convient donc, toujours selon M. Millogo, de mener des actions d’information et de sensibilisation pour une juste appréciation et une lecture objective et avisée de la situation. A l’entendre, il faut entre autres, s’opposer « aux plans d’invasion insidieux de la France et des puissances étrangères, qui écument la sous-région sous divers prétextes », et exiger du pouvoir de la IVe République, le départ des troupes étrangères du Burkina Faso. Aussi recommande-t-il une condamnation des « plans d’invasion » de la CEDEAO, de l’UA et leurs « appels pressants » aux puissances occidentales pour l’envoi de troupes dans la sous-région. Par ailleurs, la CGTB/Hauts-Bassins demande le soutien des exigences des forces patriotiques et démocratiques qui s’opposent à toute intervention étrangère. Elle condamne la proclamation de l’indépendance de l’Etat de l’Azawad par le MNLA, et aussi les crimes perpétrés contre les peuples du Nord-Mali par le groupe terroriste Aqmi, le MNLA et les groupes djihadistes Ansar Dine et MUJAO. Cette présentation de vœux a également été l’occasion pour M. Millogo, de revenir sur la situation internationale marquée, selon lui, par « l’une des plus graves crises du capitalisme ». « Le système capitaliste décadent tente de résoudre sa crise par la guerre et l’ingérence dans les affaires internes des Etats », a-t-il estimé. Concernant le Burkina, M. Millogo a confié que la crise de 2011 était caractérisée par sa dimension structurelle, et non circonstancielle comme le pensent certains. Il a laissé entendre que « la véritable lutte à mener et qui vaille aujourd’hui par sa dimension salvatrice, c’est celle pour un changement qualitatif, profond et pérenne en faveur des populations ». Pour le Bureau régional confédéral, en 2012 les responsables des syndicats professionnels membres, des comités CGT-B et de l’Ecole démocratique populaire (EDP), ont fait preuve d’efforts et de courage remarquables dans la gestion des structures. Malgré un fonctionnement sur fonds propres, symbole d’une vie militante, les premiers responsables notent des insuffisances persistantes. Il s’agit de la faiblesse du niveau syndical et politique des directions des structures, et de la vision restrictive de la place et du rôle du syndicat dans la lutte d’émancipation du peuple. A entendre le SG du BRC, 2013 sonne, non seulement comme une année de persévérance dans la mise en œuvre d’un nouvel organigramme, de formation et de mise à niveau, mais aussi de dynamisation de l’équipe chargée du suivi et du montage juridique des dossiers de conflits de travail. Dans son intervention, la représentante des syndicats professionnels, Clarisse Ouattara, a formulé à l’endroit de SG, des vœux de bonne santé, de courage, de détermination et d’espoir. En réponse, Bakary Millogo a souhaité que cette année connaisse le raffermissement de l’esprit de lutte et de sacrifices pour plus de disponibilité et de solidarité militantes au service du combat quotidien pour le pain et la liberté pour le peuple. A tous ses camarades, il a donné rendez-vous sur le terrain.