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L’Observateur N° 8307 du 6/2/2013

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Ghana/Côte d’Ivoire : La machine à extrader tourne à plein régime
Publié le jeudi 7 fevrier 2013   |  L’Observateur


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© aOuaga.com par Liz Paba
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Mercredi 06 février 2013.


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A la chute de Laurent Gbagbo en avril 2011, les dignitaires de son régime ont pris la clé des champs pour éviter d’avoir à répondre à la justice mais aussi et surtout pour sauver leur peau. Beaucoup ont pris la direction du Ghana, où ils ont trouvé refuge. A vrai dire, en dehors de cet Etat et, dans une moindre mesure, le Liberia, les thuriféraires de Gbagbo n’avaient pas vraiment de choix puisque les autres pays voisins de la Côte d’Ivoire étaient a priori moins sûrs pour eux, surtout que le nouveau pouvoir d’Abidjan était visiblement en bons termes avec les autres pays limitrophes. C’est presque tout naturellement que la galaxie du Gbagboland s’est exilée à Accra.



Au début, ces exilés se comportaient au Ghana comme en terrain conquis au point d’agacer les nouvelles autorités ivoiriennes. Combien de fois en effet n’a-t-on pas entendu des têtes d’affiche comme Blé Goudé, Damana Pickasse et bien d’autres pérorer sur les médias internationaux en insultant le pouvoir d’Abidjan. Cette situation avait fini par crisper les relations entre les deux pays, le régime d’Alassane Dramane Ouattara accusant ouvertement le Ghana d’être une base arrière de déstabilisateurs de la Côte d’Ivoire ; de son côté, à Accra, l’administration de John Atta Mills semblait faire la sourde oreille, arguant plutôt qu’elle accordait refuge à des personnes en danger. Une attitude qui confortait les pro-Gbagbo dans leur posture et dans leur conviction d’avoir vu juste en choisissant le pays des Ashanti comme terre d’exil.



Mais voilà, le vent a tourné, puisque le président Atta Mills est mort, emporté par la maladie qui le rongeait. A Accra, un nouveau pouvoir s’est installé, celui de John Dramani. Depuis, c’est la panique dans le camp des partisans de Laurent Gbagbo, vu que certains parmi eux, et pas des moindres, ont été arrêtés et extradés. C’était le cas le 17 janvier 2013 de l’emblématique général de la rue, Charles Blé Goudé, mais aussi le 4 février dernier du commandant de gendarmerie, Jean-Noël Abéhi et de Jean-Yves Dibopieu de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI), le redouté syndicat étudiant pro-Gbagbo. Au rythme des extraditions, d’ici quelques mois, il ne restera plus grand monde à Accra, que tous vont fuir comme la peste.

Aujourd’hui ces exilés ivoiriens doivent bien méditer ce proverbe africain qui dit que «lorsque ta tante change de mari, il faut changer de parent à plaisanterie». Ils sont en train d’apprendre cela à leurs dépens, car, pour n’avoir pas intériorisé cette vérité, les partisans de Gbagbo sont aux abois dans leur pays d’accueil, où, visiblement, John Dramani n’a pas la même sensibilité que son prédécesseur Atta Mills. Le président ghanéen semble avoir clairement choisi d’avoir de bonnes relations avec la Côte d’Ivoire plutôt que d’accorder l’asile à des individus qui ne savent pas la fermer.





San Evariste Barro

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