Béguédo, Korsimoro, Kouka… Ces localités ont récemment animé l’actualité. Du fait des manifestations contre leurs nouveaux maires. D’ailleurs, elles ne sont pas les seules à vivre cette situation qui, souvent même, a donné lieu à des échauffourées et des plus violentes : vandalisme, affrontements physiques entre populations, etc. Causant désolation et division au sein de leurs populations censées pourtant pouvoir vivre ensemble harmonieusement.
Et voilà même qu’à certains endroits, le droit de briguer la mairie, qui est un droit légitime en démocratie, est refusé à certaines personnes, sous prétexte qu’elles ne sont pas autochtones. Voyez-vous où nous allons désormais ? Il est à craindre que la xénophobie prenne les cœurs des Burkinabè plutôt réputés pour être un peuple hospitalier et pacifique. La politique dont on dit l’art d’organiser une société, ne devrait surtout pas être le facteur de division des populations vivant ensemble depuis d’ailleurs des périodes lointaines, séculaires, depuis belle lurette, comme c’est le cas ici au Burkina Faso. C’est pourquoi nous voulons tirer ici la sonnette d’alarme. En plus du fait que les autorités politiques de ce pays doivent y songer en cherchant à mettre des garde-fous dans la désignation des maires de commune, il est d’autant nécessaire, pour les populations, pour chacun des membres des différentes communautés concernées, de s’élever et de surpasser son égo et ses intérêts personnels, et de songer à l’édification d’une société équitable, paisible et dont les membres convergent vers la prospérité, le développement.
La décentralisation, particulièrement la communalisation intégrale du territoire burkinabè. Telles que les choses se passent désormais sur le terrain, il y a parfois fort à regretter cette politique qui pourtant, bien appliquée, est un très bon levier de développement harmonieux, puisque considérant particulièrement la base, elle donne l’occasion à chaque collectivité la possibilité de façonner son émergence telle qu’elle le souhaite elle-même. L’Etat central ne saurait continuer à être l’Etat providence et demeurer au centre de toute décision, à la place des populations elles-mêmes. Les populations devraient, en toute conscience citoyenne et en toute responsabilité se refuser à la barbarie et à l’anarchie. La jalousie ainsi que les bisbilles au sein de quelques individus ne devraient pas remettre en cause la volonté commune d’aller de l’avant. Remarquez surtout : les problèmes de désignation des maires qui aboutissent à des crises sociales pareilles sont toujours du fait de militants d’un même parti politique. Il n’y a donc pas de raison que cela embrase tout le monde.
Au demeurant, ainsi que nous l’écrivions plus haut, la recrudescence de ces crises nées de clivages entre seulement quelques individus devrait trouver solution au niveau de l’Etat. Il faudrait à la longue songer à des sanctions disciplinaires à l’encontre des candidats défaitistes qui, dans leur radicalité égocentrique, voire narcissique, mettent en péril la cohésion sociale.
Il y a pourtant des voies de recours règlementaires, car prévues dans le code électoral. Un candidat qui se refuserait à les respecter, au point de créer des troubles sociaux devrait être puni, au même titre qu’un vandale. Comme d’ailleurs il devrait aussi porter la responsabilité de tous les actes de vandalisme lors des manifestions qu’il aurait commanditées