Ouagadougou – Le Burkina Faso va abriter une station mobile de détection des manifestations d’explosions nucléaires de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), a appris l’AIB mardi, de source officielle.
Le laboratoire mobile sera installé au Centre national de recherches scientifiques et technologiques (CNRST) de Ouagadougou avec pour mission de détecter les éléments radioactifs transportés dans l’air après une explosion nucléaire à travers le monde, a expliqué le ministre burkinabè de la Recherche scientifique et de l’innovation, Isaïe Konaté.
Cette station qui sera dirigée par le Dr Omar Sanogo, recherchera également des radioéléments et certains gaz rares d’origine médicale, industrielle ou émanant d’une source naturelle.
Une mission du 02 au 05 février, conduite par le secrétaire exécutif de l’OTICE, le Burkinabè Lassina Zerbo et des experts du laboratoire américain du Pacific north national laboratory (PNNL) a conclu à la faisabilité du projet.
Selon les experts, cette station transmettra en permanence pendant six à 12 mois, les données au Centre international de données (CID) basée à Vienne (Autriche) qui les analyse et les renvoie aux Etats membres pour interprétation.
Le choix du Burkina d’abriter cette station s’explique par sa position centrale en Afrique de l’ouest mais aussi par l’engagement du pays à contribuer à la sécurité et à la paix dans le monde, selon l’ambassadeur américain en poste à Ouagadougou. De ce fait, le Burkina sera le premier pays proche de l’équateur à abriter la campagne de mesures de l’OTICE déjà menée en Belgique, en Allemagne, au Koweït, en Thaïlade et en Afrique du Sud.
Pour l’expert du PNNL, Ted Bowyer, il existe un « trou » en Afrique de l’ouest dans l’élaboration d’un modèle de surveillance des manifestations nucléaires. La station de Ouagadougou aidera à une meilleure modélisation, a-t-il dit.
Les autorités burkinabè ont exprimé leur « joie » d’abriter ce laboratoire qui permettra également de former des jeunes aux technologies du nucléaire et de développer des compétences dans les domaines de la météorologie. Elles ont rassuré que ce laboratoire n’aura aucun impact négatif, mais bien au contraire.
Les technologies spécifiques de l’OTICE permettront l’ « accroissement des capacités du Burkina Faso à prévoir les fronts atmosphériques et les catastrophes naturelles » et le « renforcement des capacités en matière de météorologie et de changements climatiques », indique une note d’information de la mission de l’OTICE.
« Si nous voulons un jour maîtrisé le nucléaire à des fins pacifiques, nous devons pouvoir disposer de ressources humaines adéquates », a affirmé le ministre Konaté sur l’intérêt de ce projet.
Le Burkina Faso est signataire du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) avec 152 autres pays, qui n’est cependant pas entrée en vigueur, faute de ratifications suffisantes.