Ouagadougou – La qualification du Burkina Faso en demi-finale de la coupe d’Afrique des nations (CAN 2013) et la visite au Mali du président français, dominent l’actualité traitée lundi dans les quotidiens burkinabè.
Les Etalons du Burkina ont réussi à se qualifier pour la première fois en demi-finale d’une Coupe d’Afrique des nations, hors du Burkina. « Yes, we CAN 2013 », titre L’Observateur Paalga qui fait un jeu de mots entre cette percée historique des Etalons et le slogan « Yes we can ! » de Barack Obama, premier président noir américain.
« Les Etalons ont fait une chevauchée fantastique devant les éperviers du Togo » écrit ce quotidien privé.
« La chasse aux Eperviers (nom de l’équipe togolaise ndlr) n’aura pas été une mince affaire », écrit l’envoyé spécial du quotidien d’Etat Sidwaya en Afrique du Sud. Selon le journal, les Etalons ont évolué avec leur propre stratégie, sans plan « anti-Adébayor » du nom du capitaine du Togo.
Le Pays, un autre quotidien privé évoque la réserve posée par le Burkina Faso en début de match, contre un joueur togolais sanctionné de deux cartons jaunes les matchs précédents. « La réserve du début de match n’a plus de sens d’être. Le Burkina a vaincu sur tous les plans », écrit-il.
Le Pays s’arrête aussi sur le discours du président Français prononcé à Bamako. Pour ce journal, en rendant hommage aux anciens combattants maliens dans une situation de guerre contre les djihadistes, Monsieur Hollande a crée un « malaise » dans l’opinion africaine.
Le journal pense qu’il s’agit d’un « message fort » à l’endroit des Africains vivant en France, mais aussi une façon de tourner un « peu brutalement » la page de la déclaration de Nicolas Sorkozy à Dakar, selon laquelle l’Afrique ne serait pas encore dans l’histoire du monde. Il n’en demeure pas moins aux yeux du journal que le président Français a fait « preuve d’un manque terrible de jugement » en suggérant que le sang des Noirs versés pour libérer la France est désormais remboursé.
Pour l’Observateur Paalga, le président Hollande est allé faire une « cure de jouvence sur les bords du Djoliba (fleuve en bambara, ndlr) » après sa dégringolade dans les sondages. « Il lui fallait reprendre la main. Cette situation au Mali était alors du pain bénit pour le n°1 français » estime le quotidien privé.
Sidwaya lui, s’inquiète de la paix à long terme dans les zones libérées et conseille aux autorités maliennes de prendre langue avec les indépendantistes « afin de déboucher sur un compromis entre le Sud et le Nord ».
Pour ce quotidien, refuser toute autre négociation c’est de croire que la guerre au Mali se gagne uniquement à coups de canons. « Ni l’armée française, ni celle du Mali, ni celle de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) ne pourra ramener la paix durable sans le dialogue » prévient l’éditorialiste de Sidwaya.