Dans la plupart des villes du Burkina Faso, zones industrielles et zones d’habitations se confondent. Ce qui pose un sérieux problème aux riverains. Nul n’ignore qu’habiter dans une zone industrielle n’est pas chose aisée. Mais les dirigeants semblent n’avoir pas mesuré les conséquences que cela peut engendrer aussi bien sur le plan sanitaire que sur le plan social. Comme son nom l’indique, une zone industrielle n’est pas une zone d’habitation. Mais on constate que la zone industrielle de Ouagadougou est quasiment envahie par la population qui, d’ailleurs ne supporte pas les nuisances sonores causées par le fonctionnement des usines. Ce qui crée fréquemment des troubles. Avant l’explosion démographique, la zone industrielle, selon les plans d’urbanisation, était en brousse, loin des habitations. Mais avec le temps, la ville a vite rattrapé la zone industrielle.
Tout porte à croire que les autorités ont manqué de la vision. C’est le même constat que l’on fait dans toutes les villes du Burkina où il y a une zone industrielle. En fait, le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme n’a pas été élaboré à long terme. Ce qui constitue un sérieux problème. Sinon comment comprendre que des maisons d’habitations soient situées dans la zone industrielle ? Soit c’est une négligence, soit c’est un manque de vision. En tout cas, les responsabilités sont partagées. Avec ces temps qui courent chacun veut avoir un chez- soi. Ce qui se comprend. Mais, de là à ignorer royalement les risques, en s’installant dans ces endroits c’est quand même trop. On dit qu’avec l’habitude on finit par s’accommoder mais à quel prix ? Tout porte à croire que les dirigeants cautionnent ce fait. C’est comme s’il y avait un laisser-aller de la part des autorités. Prenons le cas de la zone industrielle située à Kossodo où il y a une cité universitaire. L’implantation de cette cité à cet endroit sonne comme une invite aux riverains de s’installer comme ils peuvent. Sinon, comment comprendre que l’Etat qui devrait dissuader la population, aille noyer une cité universitaire dans une zone industrielle ? Le comble, c’est la construction de la cimenterie à quelques mètres de la cité. On n’a pas besoin d’être un expert pour savoir que quelle que soit la technologie utilisée, la cimenterie va troubler la tranquillité des populations riveraines. Un autre cas et pas des moindres ; c’est celui de la Société cotonnière du Gourma (SOCOMA) située au cœur des habitations à Fada N’Gourma. Les nuisances de toutes sortes retombent directement sur les populations qui, elles, n’ayant aucune « arme » se contentent de protester. Pendant ce temps leur santé se détériore. On a parfois l’impression que l’Etat a tendance à faire les choses « en attendant ». Gouverner c’est anticiper, a-t-on coutume de dire.
