Les travailleurs des usines Hage industries de Kossodo sont entrés en grève depuis ce lundi 4 février 2013 pour exiger de meilleures conditions de travail. Ces derniers exigent, entre autres, une indemnité de risques, une augmentation des salaires. Retour sur cette journée !
Lorsque nous arrivions, ce lundi 4 février 2013, sur le site abritant les usines du groupe Hage, aux environs de 11h et demi, il y avait ça et là, plusieurs regroupements de travailleurs en pleines discussions. Une scène qui pourrait laisser penser à la traditionnelle pause-déjeuner de midi. Mais, cette fois, le motif était différent.
En effet, les travailleurs des usines Hage industries ont décidé d’aller en grève et ce, jusqu’à ce que le patronat donne satisfaction à leurs revendications. « Nous, travailleurs des usines Hage industries Kossodo, venons par la présente note vous faire part de nos doléances ». Dans cette note remise le 28 janvier 2013, les travailleurs avaient donné un délai de 72h, selon Allapkini Kodjo, en poste depuis 10 ans, “ à la direction pour apporter une réponse par affiche“. Et depuis, la réponse se fait toujours désirée.
Conséquences, les travailleurs sont entrés en grève ; et les répercussions se sont senties sur le travail : bureaux (secrétariats) usines… étaient vides.
Toujours selon Allapkini Kodjo dont les propos ont été corroborés par un des anciens délégués du personnel, Issaka Compaoré, plusieurs plate-formes revendicatrices -4 ou 5- ont été déposées auprès de la direction, mais sont restées lettres mortes : « Cette doléance n’est pas la première. Les délégués ont fait 4 à 5 démarches qui n’ont pas abouti ».
Dans leur plate forme, les travailleurs demandent, entre autres (voir la totalité des revendications en encadré), une revalorisation salariale de 60%, une indemnité de risques de 30.000 F CFA, une prise en charge sanitaire à hauteur de 90%, la révision de l’accord d’établissement.
« Ils ont un accord d’établissement que nous n’avons jamais vu, d’ailleurs nous ne sommes pas au courant de cet accord qui nuit aux travailleurs. C’est pourquoi nous avons demandé de revoir cet accord », s’est insurgé Allapkini Kodjo qui souligne également qu’il s’agit bel et bien d’une note collective. « Nous ne pouvons pas comprendre que des gens qui sont ici, après 24 ans de service ne peuvent pas avoir 50 000 F CFA comme salaire mensuel », a-t-il déploré.
Combats différents,
intérêts communs
« Les délégués sont devenus des traîtres ». Cette phrase lancée par un des grévistes illustre bien les relations qui existent désormais entre les travailleurs et les ex-délégués –leur mandat a pris fin courant janvier 2013-. En effet, les premiers accusent les seconds de ne pas défendre les intérêts de l’ensemble des travailleurs, mais plutôt les leurs. Et c’est ce qui expliquerait, selon eux, l’échec des précédentes plate-formes revendicatives. Ainsi, ils ont décidé de prendre eux-mêmes le taureau par les cornes.
« Quand on dépose des doléances, il y a des gens qui contournent pour faire tout tomber à l’eau. Donc l’ensemble de tous les travailleurs a décidé de mettre fin à tout cela », ont-ils indiqué.
A ce propos, Issaka Compaoré, délégué du personnel en fin de mandat, se veut clair : « Si vous voulez parler de la grève d’aujourd’hui (lundi 4 février 2013, ndlr), nous ne sommes pas au courant. Parce qu’ils ne nous ont pas informés. » Cependant, concernant les points figurants sur la plate-forme, les délégués du personnel reconnaissent leur importance. « Tout ce qu’ils revendiquent nous concerne », ont-ils signifié.
Selon Issaka Compaoré, les précédentes revendications n’ont pas permis “d’avoir grand-chose“, hormis une augmentation de 3000 F CFA d’indemnité de transport : « Nous avons demandé une augmentation des indemnités de transport, mais cela n’a pas était fait comme nous le voulions. Nous avons eu une augmentation de 3000 F CFA »
Durant notre passage sur les lieux, les responsables de la société étaient en réunion pour discuter notamment de la grève, une rencontre pleine d’espoirs pour les travailleurs qui espèrent voir leurs revendications prises en compte .